Les Pyrénées-Atlantiques rejoignent la Gironde et se retrouvent, elles aussi, classées en "vulnérabilité élevée". Une décision prise au regard de la très rapide circulation du virus dans le département, notamment dans le Pays basque.
La situation de l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine est scrutée avec attention ces derniers jours. En cause : la progression, extrêmement rapide de l'épidémie de coronavirus. La Gironde, qui était déjà en vulnérabilité élevée depuis la fin août, vient d'être rejointe par les Pyrénées-Atlantiques.
Dans le département aussi, le virus se propage extrêmement rapidement. Le taux d'incidence sur l'ensemble des Pyrénées-Atlantiques est de 57,2 pour 100 000 habitants. Au 9 septembre, sept malades de la Covid-19 étaient hospitalisées dans le département, dont une en réanimation.
"Chaque jour on constate une augmentation par rapport à la veille, explique Sophie Larrieu, épidémiologiste auprès de Santé publique France Nouvelle-Aquitaine. Fin juillet on avait deux cas pour 100 000 habitants. En ce début septembre, on est à 59 cas pour autant d'habitants. On a trente fois plus de cas en une semaine".
Le Pays basque sud dans le viseur
Le secteur le plus touché se trouve dans le Pays basque, à la frontière espagnole. Une zone propice aux échanges avec le pays voisin, durement touché par l'épidémie, mais aussi au tourisme. Sur place, le taux d'incidence approche les 80 cas pour 100 000 habitants. Pour rappel, le seuil d'alerte défini en France est de 50 cas pour 100 000 habitants.Le BAB, la zone Bayonne-Biarritz-Anglet est, elle, moins touchée, mais franchit néanmoins le seuil d'alerte, avec un taux de 50 à 52 cas pour 100 000 habitants. En Béarn, le virus semble moins circuler, même si le taux relevé autour de l'agglomération de Pau s'élève à 40 pour 100 000 habitants.
La crainte d'une saturation des hôpitaux
Dans les Pyrénées-Atlantiques comme ailleurs, ce sont principalement des personnes jeunes et en relativement bonne santé qui sont touchées. Dans leur immense majorité, elles ne développent pas de forme grave de la maladie. Pour autant, l'inquiétude reste de mise, notamment au regard de l'épisode du printemps dernier."Tant que le virus touche des jeunes en bonne santé, on va penser que la population s'immunise sans que ça fasse trop de dégâts. Il est vrai qu'on n'a pas, pour le moment, d'augmentation des cas graves, même si on a une augmentation des hospitalisations sur la Nouvelle-Aquitaine", rappelle Sophie Larrieu.
Mais on a peur qu'à cause de l'augmentation actuelle de la circulation virale, on ait une augmentation des hospitalisations, avec peut-être la saturation des services de réanimation comme on a connu au mois de mars".
Maintenir les gestes barrières
Le schéma redouté est le suivant : les patients atteints par la Covid-19 pendant l'été ou en ce début d'automne, parce qu'ils sont nombreux, contaminent ensuite un public plus vulnérable, tel que de personnes âgées où à la santé fragile."Soit on arrive tous ensemble à faire un énorme effort sur les mesures barrières et les distances, soit on va être obligé d'arriver à des mesures plus restrictives pour la population pour éviter que les hospitalisations ne deviennent un trop grand problème", alerte Sophie Larrieu.
La préfecture des Pyrénées-Atlantiques tiendra un point-presse ce samedi à 11 heures.