ETA : Vers un rapprochement des prisonniers ces prochaines semaines

Le principe de rapprochement des prisonniers a toujours été refusé jusqu'alors par les gouvernements de Paris et Madrid. Dans une interview, le militant Jean-Noël Etcheverry évoque des transferts de détenus vers les prisons de Mont-de-Marsan et Lannemzan (65).

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Alors qu'une manifestation se tient ce samedi à Bilbao, Pays basque espagnol, pour demander le rapprochement des prisonniers politiques basques, le militant du mouvement altermondialiste bizi! évoque ces démarches côté français.

Cette décision, française seulement, fait suite à une manifestation à Paris, le 9 décembre dernier pour le rapprochement des détenus, et surtout une réunion, le 27 décembre, entre le ministère de la Justice et la délégation d’élus et d'acteurs dans la résolution du conflit basque. Réunion à l'issu de laquelle le ministère n'émettant pas d’opposition de principe à  ce rapprochement des prisonniers basques.

Ecoutez Jean-Noël Etcheverry.




Il faut dire que le rapprochement des prisonniers de leur famille était devenu un des enjeux de cette période de "réconciliation", depuis le processus de désarmement du groupe, et faisait régulièrement l'objet de manifestations en ce sens.
Les manifestants réclamaient « la fin du régime d’exception pour les prisonniers basques ». demandant que le droit commun soit appliqué aux détenus basques comme les autres prisonniers. Mais aussi la levée du statut de « détenus particulièrement signalés »

Cela pourrait concerner une quarantaine d'étarras détenus dans vingt prisons à travers la France.

Une "vieille cache"

Au Pays basque, le conflit est très présent dans les esprits et les découvertes d'anciennes caches d'armes rappellent ces mauvais souvenirs. Comme le 31 décembre dernier, des détonateurs et une petite quantité d'explosifs ont été découverts  par un promeneur dans une forêt près d'un lavoir à Tosse dans les Landes.

Il s'agissait d'"une vieille cache de l'ETA qui date d'au moins dix ans", selon l'une des sources proches de l'enquête estimant qu'il existe encore "beaucoup de petites caches comme celle-là, dont les militants d'ETA ont souvent oublié les coordonnées".
La sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire et la PJ de Bayonne ont été saisies de l'enquête.



L'ETA, née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après 43 ans de violences au nom de l'indépendance du Pays basque et de la Navarre.
Au total, 829 morts lui sont imputés, tandis qu'au moins 62 de ses militants ont été tués par des groupes parapoliciers.
Le 8 avril 2017, elle a livré aux autorités françaises une liste de huit caches d'armes, toutes situées dans les Pyrénées-Atlantiques, un geste salué par Paris mais insuffisant pour l'Espagne, qui appelle toujours l'organisation à s'autodissoudre.

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