" Les fêtes, c'est le coeur de Bayonne qui bat ! " mais 2020 sera une année pleine d'incertitudes....

Une année sans fêtes au mois de juillet, c'est rare. Voici leur histoire. Depuis 1932, à Bayonne, les fêtes sont un rendez-vous quasi immuable. Rythmant vie associative, culturelle et sportive, de la capitale du Labourd. Sur cinq jours, près d'un million de personnes communient en blanc et rouge.

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" Pour les Fêtes, l’évidence est que ce sera une année sans. " précise le directeur de cabinet du maire de Bayonne, Marc Amestoy, ce dimanche 19 avril.  La Commission s'est réunie vendredi " sans réellement avoir tranché, car ce n’est pas son rôle, allait dans ce sens. " Cette commission est composée d'élus de la majorité et de l’opposition municipale. Elle comprend aussi les acteurs des fêtes, c'est-à-dire les milieux associatifs ou professionnels tels les restaurateurs, cafetiers entre autre. Alors il faudra faire sans, ou autrement, à un autre moment, et rien n'est dans ce cas acté. 

L'histoire de la grande liesse populaire du Pays basque


Quand à la veille de l'ouverture des premières fêtes de Bayonne, le 13 juillet 1932, la presse locale écrit à ses lecteurs, "vous pourrez leur prédire le plus grand avenir", elle a du flair !
Il faut dire qu'à l'époque, déjà, le programme et ses manifestations "inspirées du plus pur régionalisme" (toujours d'après cet article), avaient de quoi attirer les foules : cavalcades, cortège, danses et musiques basques, concours d'élégance, bals, réunions sportives, pelote, toros de fuego, ou encore feux d'artifice étaient de la fête.

Cinq jours de liesse, du mercredi soir, à la nuit du dimanche au lundi, inspirés par les fêtes de Pampelune (ville qui sera jumelée à Bayonne, en 1960). 

Vintage > les fêtes de Bayonne en noir et blanc

 

Le blanc et rouge de rigueur en 1999

Mais à l'époque, la tenue n'est pas encore copiée sur celle, blanche et rouge, de la San Fermin. Les festayres portent, alors, du bleu (marine) et blanc, et parfois même des marinières.
Il faudra attendre 1999, pour que le comité des fêtes, dans un souci d'harmonisation, plébiscite le blanc et rouge, pour tous.
Pour l'anecdote, en 1954, "pour parfaire l'ambiance festive", des tenues vertes et rouges avaient été proposées par le comité... sans grand succès, visiblement !
 
Depuis 1932, les fêtes n'ont été interrompues que pendant les années de guerre de 1940 à 1945. 
Et en 2016, la cérémonie d'ouverture n'avait été officialisée que par la présence du Roi Léon au balcon de l'hôtel de ville.

Album souvenir : le cinquantenaire des fêtes de Bayonne en images > la marraine est Sylvie Vartan 


 

Le roi Léon, la mascotte des fêtes de Bayonne

Ce fameux Roi Léon, roi des fêtes de Bayonne, est né en 1949. L'association "Les Batsarous" avait ainsi surnommé l'un des siens, Léon Dacharry, en le désignant "Roi des fêtes", pour célébrer ses nombreuses frasques.
Il faudra attendre le 5 août 1987 pour que le personnage de Léon, tout en rondeurs et bonhommie apparaisse au balcon, imaginé, tel qu'on le connaît, par le dessinateur Jean Duverdier.
Mascotte des fêtes, et des enfants (le jeudi est traditionnellement leur journée), Léon trône fièrement au-dessus de la place de la Liberté, et se plaît à saluer son "peuple", qui le lui rend bien.

Des vedettes au balcon

Le balcon de la mairie, c'est aussi, l'un des marqueurs historiques, des fêtes de Bayonne, qui se déroulent la dernière semaine de juillet, depuis plusieurs années. 
Pour l'ouverture officielle, les célébrités ont toujours été conviées à jeter, à la foule, les trois clés des quartiers de Bayonne (Grand Bayonne, Petit Bayonne, Saint-Esprit), et lui laisser ainsi, la ville comme terrain de jeu, pendant cinq jours.
 
A chaque époque, ses vedettes : Luis Mariano, en 1955 et 1969 (et déjà en blanc et rouge comme à Pampelune); puis Johnny, dans les années 70; plus tard, Zazie, Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Bernard Lavilliers, Patrick Bruel, mais aussi Yannick Noah, Amélie Mauresmo, le champion de pelote Xala, les championnes de rugby féminin de l'Association Sportive Bayonnaise, les champions de l'Aviron bayonnais, ou encore la championne handisport aviron Perle Bouge, et le surfeur de grosses vagues, Gautier Garanx.

Séquence Patrick Bruel en 2000 >


Les personnalités locales sont également honorées. Parmi elles, le bertsulari (chanteur en vers) Xumai Murua; Jacques "Ramina" Gardet, figure bayonnaise; Christian Borde alias "Jules Edouard Moustic"; Anne-Sophie Lapix, ou le chef Philippe Etchebest, par exemple. 
 
Depuis peu, les cérémonies d'ouverture et de clôture, mais aussi les réveils du Roi Léon, très attendus chaque midi par les enfants, sont bilingues français-basque. L'on peut aussi entendre la langue gasconne, célébrant ainsi la triple culture de Bayonne/Baiona/Bayoune.

Des fêtes où le rang social s'efface

Pour Gorka Robles, chanteur, et personnage incontournable des fêtes de Bayonne, "l'esprit, c'est d'abord, le partage, renforcé par la tenue blanche et rouge".

Peu importe le rang social. Des gens qui ne se seraient jamais croisés, commencent à discuter, sans se juger, et créent des liens, qui peuvent devenir de solides amitiés.
Gorka Robles

 
Il poursuit : " Les fêtes, c'est aussi une tradition qui a su évoluer, grâce à toutes les associations qui les font vivre (ndlr : 61 peñas labellisées en 2019). Il y a de nombreuses animations, proposées par ces associations, qui sont devenues de grands rendez-vous : la tamborrada des enfants, la foulée des festayres, le défilé des géants ou encore le concours de la meilleure omelette. Tout cela est désormais intégré au programme officiel".
 
Et puis il y a l'idée de la transmission de la fête. Pour Gorka Robles, c'est l'une des raisons du succès populaire : " Trois ou quatre générations peuvent se côtoyer, dans les rues, selon les heures ! Comment faire la fête, ça s'apprend et ça passe par le respect, et la connaissance des règles pour rire et s'amuser. Ce n'est pas le cirque, on n'est pas là pour être spectateur ! On dit "faire" la fête, ça signifie bien qu'il faut participer, en chantant, en courant, en cuisinant, et même en se déguisant. Dans les années 60, tous les membres de la peña Pottoroak s'étaient costumés en Nana Mouskouri, c'est resté dans la légende ! Le festayre doit mettre l'ambiance".

Regardez ce magazine qui retrace, en 2012, les 80 ans des fêtes avec des témoins >



 

En 2018 les fêtes deviennent payantes

Depuis 2018, le festayre, si il n'est pas Bayonnais, passe aussi....à la caisse.
Les fêtes sont devenues payantes, le week-end, du vendredi 10h, au lundi, 2h, sauf pour les moins de 16 ans.
Un droit d'entrée de 8 Euros, pour 3 jours. Pour pénétrer dans le périmètre sécurisé des fêtes, il faut présenter un bracelet.
 
En 2019, 210 000  "pass fêtes" ont été distribués. 44 000 ont été remis gratuitement aux résidents bayonnais, et aux professionnels et acteurs des festivités.
166 100 ont été vendus, principalement aux caisses placées en entrée de ville. Recette totale : 1 329 000 Euros.
 
Ces mesures financières ont été votées par la ville de Bayonne, pour alléger la facture de l'organisation des fêtes, qui a grimpé à 2 538 000 Euros en 2019. Dont un million consacré à la sécurité, avec cinq entrées filtrées, des contrôles de sacs, et de véhicules, notamment, cela, pendant les cinq jours d'animations.
 
En deux ans, ce dispositif a permis à la ville d'économiser 1,65 millions d'euros. Et pour la première fois, depuis 2003, le coût net de l'organisation est passé, l'an dernier, en dessous du million d'euros.
Selon la municipalité, la fréquentation est restée stable entre 2018 et 2019 (ndlr : pas de chiffres communiqués).
 
Ce système payant a eu d'autres conséquences, visibles, sur les fêtes : moins d'incidents, d'accidents, de violences, d'actes déplacés ou délictuels, et d'hospitalisations.
Les campagnes de prévention ont, par ailleurs, été renforcées, notamment contre les agressions sexistes et sexuelles. Et une nouvelle verbalisation des mictions sur la voie publique a été appliquée.
 
Pour que, selon les slogans officiels de la ville, la fête soit plus belle, plus sûre, plus propre, et plus saine.
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