Au centre médical avancé Covid 19 de Saint-Jean-de-Luz, c'est le défilé des infirmières libérales ces derniers jours. Une formation aux bonnes pratiques leur est dispensée par des médecins généralistes. Le but : mieux comprendre les modes de transmission du virus et bien se protéger.
Les infirmières libérales sont en première ligne : avec 12 à 15 patients visités par jour en moyenne, elles sont très exposées à la contamination et ont aussi peur de devenir vecteur de propagation du virus. La formation d'environ deux heures leur est dispensée par deux médecins qui leur expliquent et leur enseignent les bons gestes et les bonnes pratiques pour limiter les risques. Depuis l'ouverture du centre le 19 mars, elles sont déjà une soixantaine à être venues suivre la formation.
Le risque, c'est de contaminer nos patients et aussi que j'infecte moi-même ma famille - Maïté Laborie, infirmière libérale à Ciboure.
Il existe des techniques simples à mettre en œuvre : par exemple, pour éviter la contamination par les blouses médicales, il suffit d'en avoir une par patient et de la laisser à son domicile. Elle sera réutilisée par l'infirmière à chaque visite et n'aura donc pas pu être contaminée à l'extérieur. C'est très important car les patients sont bien souvent des personnes agées, donc très fragiles.
Tout comme les médecins, les infirmières libérales de la région de Ciboure et Saint Jean de Luz lancent un appel car elles manquent de surblouses, de lunettes de protection et de masques FFP2.
Le centre Covid-19 de Saint-Jean-de-Luz est situé dans le quartier Kexiloa. Il est réservé aux patients présentants les symptômes du Covid-19, qui peuvent venir consulter tous les jours de 9h à 19h. Deux médecins sont présents en permanence. Avec ce dispositif, ils espèrent désengorger leur cabinet et que les risques de contamination soient plus faibles que dans leur salle d'attente. Ce mercredi matin, 12 personnes sont venues consulter : 11 ont été suspectées d'être infectées et une a été hospitalisée.
Les médecins sont eux aussi très préoccupés par le manque de matériel de protection car s'ils sont nombreux à tomber malade, les conséquences pourraient être graves.Jusqu'à présent, le Pays basque était épargné, mais là on sent un frémissement, la vague est en train d'arriver - Jean-Jacques Bénichou, médecin généraliste à Ciboure.
Lorsqu'il n'y aura plus de médecins de ville, c'est l'hôpital qui sera submergé par l'afflux de patients - Jean-Claude Labadie, président du collège des médecins libéraux 64
A Saint-Jean-de-Luz comme ailleurs, médecins généralistes et infirmières libérales se préparent maintenant au pic de la contamination qui devrait arriver dans les prochains jours au Pays basque.
Reportage de Jérôme Deboeuf, Pascal Simon et Alexia Rouy :