Le tribunal administratif de Pau a suspendu lundi une délibération du conseil municipal d'Hendaye visant à autoriser la construction sur un terrain communal d'une ikastola, une école en langue basque.
La préfecture avait saisi le tribunal après le refus du maire de retirer cette délibération et lui avait rappelé dans un courrier que les ikastolas sont "des établissements d'enseignement privé" et donc que "les subventions d'investissement" et la "mise à disposition de locaux du domaine public" sont "strictement interdites".
Deux manifestations, en février et en juin, avaient réuni plusieurs milliers de personnes à Hendaye et Bayonne pour défendre les ikastolas, et des enseignants et parents avaient occupé deux jours, début juillet, le local du PS dans la sous-préfecture du département pour soutenir le maire d'Hendaye.
"rien n'est jugé"
Ce dernier, Jean-Baptiste Sallabery, a relevé que la suspension découle d'un jugement rendu en référé et que "sur le fond rien n'est jugé", le tribunal ne devant, selon lui, pas pouvoir étudier ce dossier "avant l'année prochaine". "Il y a un danger de disparition de la langue basque. Si on veut la sauver il faut passer par l'immersion" linguistique totale a estimé le maire.Or, les ikastolas sont "les seules à aller jusqu'au bac" en langue basque, dans les écoles publiques"cela s'arrête généralement au CM2 et est très rarement proposé dans les collèges", a indiqué Hur Gorostiaga, le directeur de Seaska, la Fédération des écoles basques en immersion totale.
Il a dénoncé une politique gouvernementale, "linguicide", estimant que "François Hollande ne tient pas parole sur une loi sur les langues régionales promise pendant la campagne électorale".
La première ikastola est née en 1969 de la rencontre d'une enseignante et de parents d'élèves. Selon Seaska, dans les 31 établissements, 2.000 enfants sont scolarisés en primaire et un millier en secondaire.
