Opposé au mariage dans sa mairie d'un couple d'hommes, Jean-Michel Colo, a demandé à être reçu par le ministre de l'Intérieur. L'élu basque a envoyé une lettre à Manuel Valls dans laquelle il réitère sa position.
" Je veux simplement que ma liberté de conscience soit respectée comme l'avait promis le président devant les Maires de France ", écrit le maire divers droite dans cette lettre.
Affirmant que " (s)es adjoints sont sur une position similaire à la (s)ienne ", l'élu demande à M. Valls " de bien vouloir le recevoir, le cas échéant avec (s)es adjoints, pour tenter de trouver une solution à cette impasse, dans le double respect de la légalité et de la liberté de conscience ".
Le maire, qui " invoque (s)a liberté de conscience garantie par la constitution " dit ne pas " chercher à jouer un rôle particulier " et avoir " toujours soutenu l'Etat (...) après trente ans passés à la tête de (s)on village ".
M. Colo n'a pu être joint par téléphoner afin de préciser si sa position n'a pas évolué depuis le dépôt de plainte mercredi par le couple d'hommes qu'il refuse de marier.
Le couple a porté plainte pour discrimination auprès du procureur de la République de Bayonne contre le maire et ses adjoints qu'ils ont également assignés en référé.
Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel, en couple depuis 1997, ont déposé officiellement leur dossier de mariage le 17 juin à la mairie d'Arcangues. Fin mai, ils avaient averti le maire de cette commune de 3.000 habitants de leur projet d'union. M. Colo, 60 ans, avait informé le 7 juin la préfecture qu'il refuserait, tant qu'il serait à la tête de sa commune, de marier des couples de même sexe.
Le lendemain M. Valls, avait rappelé que les maires qui refuseraient de marier des couples homosexuels s'exposaient à des "sanctions importantes", rappelant notamment que " les lois s'appliquent partout " et qu'" il ne peut pas y avoir la moindre rupture d'égalité ".
Lundi, M. Colo a été convoqué par le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallenes, qui lui a demandé d'appliquer la loi de la République. A l'issue de cet entretien, le maire a indiqué que le sous-préfet lui avait donné " un petit sursis jusqu'à jeudi ", jour où il doit se réunir avec ses adjoints, ce que le sous-préfet a démenti.