Au deuxième jour du procès devant la cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques, la famille de Frédéric de Chérancé est venue témoigner. Celle de la victime Baptiste Sallefranque, poignardé en août 2016 après une altercation à un feu rouge, a fait bloc.
Hier, lundi 8 mars, l'accusé Frédéric de Chérancé, a affirmé n'avoir jamais voulu la mort de Baptiste Sallefranque, mais avoir agi par peur. Aujourd'hui, sa femme et sa fille ont décrit un homme travailleur, droit et aimant. Maria de Chérancé raconte ce soir du 26 août, quand son mari est rentré ensanglanté.
Il m'a dit qu'il avait fait une grosse bêtise, qu'il avait porté un coup : « je crois que j'ai blessé quelqu’un ». Il avait une tête d'un jour de drame.
Sa fille, Maud confirme qu'"il était apeuré. Il avait été agressé par deux jeunes hommes qui l'avaient insulté, avaient frappé sur la voiture. Il est sorti avec le couteau pour impressionner".
La jeune femme s'effondre :
Les choses n'auraient jamais dû se passer comme ça. S'il ne s'était pas défendu, il serait peut-être mort. On est tous victimes.
Elle se tourne vers la famille de Baptiste Sallefranque et ajoute : "Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé." Des excuses que la sœur aînée de la victime n'accepte pas.
Un peu plus tôt, avec sa soeur cadette, elle avait fait bloc pour défendre l'image du dernier des trois enfants :
Il a tué mon frère de sang froid. Il l'a laissé crever comme un chien sur le sol.
Ses deux soeurs sont en larmes. Elizabeth Sallefranque, l'aînée, revient sur le casier de son frère où figurent vingt-deux faits reprochés dont des violences entre automobilistes.
Il a payé sa dette en prison mais il n'a jamais eu de sang sur les mains.
Un homme toujours prêt à aider les autres, facétieux et qui adorait son fils. A sa sortie de prison, il voulait être ambulancier. Il n'en a pas eu le temps conclut-elle.
La compagne de Baptiste se souvient de ce funeste soir:
On était perdu, c'est pour cela qu'on roulait doucement. Baptiste criait mais il criait souvent au volant. Il était très tendu ce soir-là. Je suis descendue rapidement de la voiture. Je savais qu'il y allait y avoir une bagarre. C'était déjà arrivé.
Un climat de violence et de tension que les jurés devront prendre en compte pour répondre à cette question : Frédéric De Chérancé a-t-il eu l'intention de tuer ? Si les faits étaient requalifiés de meurtre à coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de donner, la peine encourue serait alors de quinze ans de réclusion au lieu de trente.
Le procès se poursuit jusqu'à ce jeudi 11 mars. Vous pouvez le suivre sur le compte twitter de notre consoeur Elise Daycard (@edaycard) et sur France 3 Pau Sud-Aquitaine.