"Après des mois de polémiques et de tensions, il faut trancher". C'est ainsi que François de Rugy, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, explique avoir validé la prochaine réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques.
"Ceux qui sont contre le seront toujours dans six mois, ceux qui sont pour le seront toujours dans six mois : il n'y avait rien à gagner à entretenir les tensions", explique François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, invité du JT de 19 heures ce jeudi 20 septembre.Plus tôt dans la journée, il avait annoncé avoir "donné son feu vert" à la réintroduction de deux ourses dans le Béarn.
Concrètement, les deux ourses slovènes devraient être relâchées très rapidement, d'ici le début du mois d'octobre. Le calendrier est serré, car elles doivent s'adapter à leur nouvel environnement avant d'entrer en hivernation.
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Des pressions européennes
Fin 2012, l'Union européenne avait mis en demeure la France pour avoir manqué à ses obligations de protection de cette espèce.
Depuis, le débat fait rage entre les pro et anti ours dans les vallées du Béarn, où sont isolés deux plantigrades mâles, dont Cannellito.
Fils de Cannelle, qui fut la dernière représentante de la population des Ours des Pyrénées, son territoire est trop éloignée de celui des femelles qui vivent à l'autre bout des Pyrénées, dans la partie orientale de la chaîne.
"Nous ne donnerons pas de date précise"
En mars, Nicolas Hulot, alors ministre de l'Ecologie avait tranché en faveur de la réintroduction, qui devait se tenir à la fin de l'été ou au début de l'automne. Son remplaçant, François de Rugy, a donc indiqué que la réintroduction aurait bien lieu, d'ici le début du mois d'octobre.
"Nous ne donnerons pas de date précise. Il faut capturer les ourses en Slovénie. Ce sont les agents de l'ONCFS qui vont aller les capturer puis les relâcher dans les Pyrénées", précise le ministre.
"On crèvera debout ! "
Pendant la visite de François de Rugy, deux cents anti-ours se sont rassemblés dans une bergerie d'Asasp-Arros, pour hurler leur colère et leur détermination, devant quatre fusils montrés bien en évidence.
"On veut protéger nos troupeaux, donc c'est ce qu'on fera", a lancé Olivier Maurin, président de l'Association transpyrénéenne des éleveurs de montagne. "Ces ourses vont arriver. Courage à tout le monde. Maintenant, c'est à nous, fini le blabla. On crèvera debout !"
On ne peut pas céder à ce type de menaces
"On ne peut pas céder à ce type de menaces, car sinon on ne ferait plus rien", leur répond ce soir Francois de Rugy, tout en indiquant être à l'écoute des préoccupations des éleveurs.
Il a ainsi évoqué le dossier du "loup hybride", dont un représentant aurait été repéré dans le Béarn. "Nous allons prendre des mesures très rapidement, avec la brigade loup", assure le ministre de la Transition écologique et solidaire.