L'immeuble emblématique de la ville sera dynamité le 26 novembre. Sur le chantier de destruction, l'heure est à la sécurisation pour éviter que des projections de gravats n'abîment les alentours. Le jour J, les riverains voisins devront évacuer leur logement pendant quelques heures.
Une page de 70 ans d'histoire de la ville de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, s'apprête à se tourner.
L'emblématique Tour des Célibataires, édifice de dix-sept étages construit en 1961, sera détruite à l'explosif le dimanche 26 novembre à 11 heures. Le chantier de démolition, démarré à la mi-janvier, entre dans ses dernières étapes.
D'ores et déjà, l'immeuble qui abritait 200 logements a été entièrement désossé. Les portes et cloisons ont disparu, de même que toutes les façades du bâtiment. Seuls quelques stickers et inscriptions sur les murs rappellent encore la vie des anciens occupants. Une opération de désamiantage a également été menée.
"Foudroyage"
Le jour de la démolition, 350 kilogrammes d'explosifs seront répartis sur plusieurs étages avant d'être activés. La tour sera démolie selon la technique du "foudroyage". "Une technique de démolition rapide, sûre, qui permet de réduire de façon conséquente la durée des nuisances auprès des habitants", se justifie la mairie de Mourenx. "Il suffira de quelques secondes pour que les explosifs ne réduisent la tour à un tas de gravats", explique encore la mairie.
Les ouvriers du chantier de démolition sont actuellement à l'œuvre pour protéger les alentours du chantier. "Sur ce type d'opération, le plus dur, c'est pas de faire tomber l'ouvrage, mais c'est de ne rien casser autour", confie Jérôme Pécon, l'artificier du chantier.
La Tour des Célibataires se trouve en effet au cœur de la ville. La salle des fêtes n'est qu'à quelques dizaines de mètres et l'église et l'hôtel de ville à peine plus loin.
Pour s'assurer d'éviter les dégâts aux alentours, des couches de grillages et de textiles sont en cours d'installation à tous les niveaux de l'immeuble. "C'est ça qui empêche la projection", rapporte Jérôme Pécon. Les couches de grillage et de tissu sont conçues pour résister à l'explosion pendant huit millisecondes, juste assez de temps pour retenir les projections de gravats, avant l'effondrement.
Dans un périmètre de 200 mètres autour du chantier, il sera demandé aux riverains d'évacuer leur logement le jour de l'explosion, à partir de 7 heures du matin et durant plusieurs heures.
Une nouvelle résidence en 2025
Construite au début des années 1960 pour héberger les ouvriers célibataires de Mourenx – vocation dont elle tire son nom –, la tour a vu sa destruction à l'explosif actée en 2022, après quelques années de débat quant à la méthode de destruction. Depuis plusieurs années, ses logements s'étaient vidés sans trouver de nouveaux locataires.
Suite à l'explosion du bâtiment, deux à trois mois seront nécessaires pour évacuer les gravats, informe la mairie. Le lieu sera réhabilité pour qu'y soit bâtie, entre 2024 et 2025, une nouvelle résidence de 22 logements sociaux.