Le crash avait causé la mort de 13 soldats dont sept du Régiment d’hélicoptères de combat de Pau. Le bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État révèle "des facteurs organisationnels et humains" seules causes de l'acccident.
Le crash a ému tout le pays et les conclusions des enquêteurs étaient attendues. Treize militaires sont morts dans cet accident au Mali le 25 novembre 2019. Parmi eux, sept soldats du RCH de Pau, spécialisé dans ce type d'intervention difficile en terrain de guerre.
Les causes relèvent exclusivement du domaine des facteurs organisationnels et humains.
Ce 25 novembre, une demande de renfort est formulée. Il est 17 heures, la nuit tombe. Ils doivent participer à une opération d’appui aux commandos de la force Barkhane qui sont alors au contact de groupes armés terroristes. Engagés au sol depuis quelques jours, les commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos.
Un cougar et deux gazelles décollent de la base de Ménaka, deux tigres basés à Gao également. L'un de ces deux appareils amorce une descente pour se rapprocher du sol, sans communiquer son intention. L'autre appareil, le Cougar, lui est en manoeuvre pour "orbiter sur la zone d’action" mais "sans annonce radio pour signaler ce mouvement". Les deux hélicoptères ne peuvent s'éviter, ils ne se sont pas vus en réalité. Il n'y aura aucun survivant.
Les enquêteurs ont livré leur conclusion ce vendredi 29 janvier. Ils rappellent les conditions d'intervention de ces hélicoptères dans ce territoire du Mali où sévit la géerilla avec les groupes armées terroristes. Un accident dû à une somme d'erreurs alors que la sécurité dans ce type d'opération " repose principalement sur la coordination des aéronefs et donc la communication " insiste le rapport. Or, L’abordage n’a pu être évité car les équipages n’ont pas détecté la présence de l’autre aéronef. Leurs consciences respectives de la situation étaient erronées."
Problème majeur donc ce défaut de communication pour des raisons multiples dont " une absence de briefing de sécurité commun à l’ensemble des intervenants, qu’il soit générique ou effectué en conduite, des omissions de messages de sécurité ou une utilisation d’un canal auquel l’ensemble des intervenants n’a pas accès" pour n'en citer que quelques unes. Les enquêteurs relèvent aussi "une charge mentale accrue pour le chef de patrouille Tigre et l’AMC" La liste est longue et correspond à un enchaînement de ces défaillances organisationnelles et humaines. En clair, "La multiplicité des canaux de communication et la complexité de la mission ont augmenté la charge mentale de travail des équipages. De nombreux messages se superposent et ne sont pas entendus par leurs destinataires"
Rapport du BEA - E - crash au Mali le 25 novembre 2019
Après l'accident, le chef d'état-major des armées, François Lecointre, avait déclaré lors d'une conférence de presse "Ce n'est pas qu'un accident ou une collision, mais un accident qui se produit lors d'une opération de combats". "Ce n'est pas un simple accident" , surtout par nuit noire et lors de combats. Au final, l'Etat islamique n'a pas joué de rôle direct dans ce crash.
Ecoutez les explications de Lauriane de Cazanove :