En Soule, au Pays basque, les écobuages ont fait leur retour. Depuis quelques jours, l’air semble moins respirable pour les habitants du secteur de Mauléon, qui dénoncent une pratique de plus en plus problématique.
Un nuage est apparu au-dessus de la Soule. Pourtant, dans le ciel, le soleil brille. Il suffit de sortir le nez dehors pour comprendre : l’odeur de brûlé est omniprésente.
Depuis hier, c’est irrespirable, on a l’impression d’être dans un brouillard jaunâtre.
un habitant de Mauléon
Pas d’incendie ici pourtant, mais des écobuages. Cette pratique, très encadrée, permet aux agriculteurs de nettoyer les flancs de montagne pour les troupeaux. “J’ai toujours connu les écobuages, mais là, c’est devenu un truc de fou. Ils allument leurs feux tous en même temps”, analyse cet habitant de 59 ans.
Pellicule sur les voitures
Pour preuve, selon lui, l’état des voitures, “recouvertes des résidus des fumées”, ou encore la neige, en station, “qui prend une couleur jaunâtre”.
Inquiets, ils sont ici plusieurs à se renseigner auprès des mairies et de la préfecture. “Ils se renvoient la balle. Mais nous, on a peur que ça nous provoque des maladies respiratoires à force. Je suis sûr que depuis deux jours, on est plus pollués que certaines grosses villes”, explique un habitant.
Interdiction préfectorale
La pratique est pourtant de plus en plus organisée, au sein de commissions locales, qui couvrent généralement le périmètre d'une commune ou d'une communauté de communes. Elles gèrent près de 80% des pratiques dans le département.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, un arrêté avait d’ailleurs été pris lundi 13 février pour interdire la pratique pendant 24 h, à partir de mardi.
Le risque incendie atteint un niveau critique en raison des conditions météorologiques défavorables. Le risque de départ de feu de forêt est maximal.
communiqué de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques
Un arrêté qui complète l'interdiction permanente de brûlage de déchets ménagers et de déchets verts, “ainsi que l’allumage de feux à l’air libre” dans les espaces exposés tels que les forêts ou les landes, et jusqu’à 200 m de ces espaces.