Dans une ferme d'Urrugne, au Pays-Basque, des éleveurs sont aux petits soins pour chouchouter leur vache laitière, Pépita, avant son grand départ pour le salon de l'Agriculture.
Elle est délicatement shampouinée, lavée à basse pression sous une eau de 37 degrés, et ses poils, rasés, sont même parfaitement laqués. Tout est pensé pour que Pépita soit la plus belle. D'ici quelques jours, elle quittera sa ferme d'Urrugne, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour prendre la route de la capitale vers le salon de l'Agriculture. Pour l'occasion, la vache laitière, unique représentante du Pays-Basque dans sa catégorie au rendez-vous agricole, est dorlotée par ses éleveurs. "C'est ni plus ni moins un concours de miss, mais version vache" ! s'amuse Beña Exposito, à la tête de la ferme Larrea.
Choisie parmi le millier de vaches inscrites au concours
Pour la préparer "comme une athlète, dans les meilleures conditions possibles" rien n'est laissé au hasard... jusqu'aux rendez-vous médicaux. "La semaine dernière, on a fait passer une ostéopathe pour vérifier que tout aller bien", détaille son éleveur, dont la fierté peine à être dissimulée.
1 000 vaches étaient inscrites au concours pour seulement 115 sélectionnées dans toute la France pour se rendre au salon de l'Agriculture. Ce déplacement dans la capitale n'est pas le premier pour Pépita. C'est la deuxième fois que la vache est choisie dans la catégorie race laitière. "L'année dernière, elle avait fait sixième sur quatorze, indique Beña Exposito. Ça nous va, rien que d'être présent, c'est une grande fierté."
Scrutée par le jury
Lors du concours, c'est tout un tas de caractéristiques qui seront minutieusement inspectés par le jury. Pour la race laitière, "c'est surtout la mamelle et la qualité des membres" qui seront pris en compte. Mais pas seulement. Comme une véritable miss, Pépita devra également savoir défiler afin que sa morphologie et sa démarche soient valorisées.
En guise d'entrainement, Beña Exposito enchaîne les aller-retour devant la ferme. "Ce sont des heures de travail pour qu'elle marche au pas. On la fait marcher ici, parce qu'on habite proche d'une route, comme ça elle est habituée au bruit." Et pour se familiariser à la frénésie du salon, Pépita peut aussi compter sur l'ingéniosité de ses éleveurs qui ne manquent pas d'idées pour la préparer.
Des fois, on met la radio à fond pour qu'elle s'habitue à la sono et aux interventions qu'il y a sur le salon.
Beña Expositoéleveur
Une vitrine
Pour les éleveurs, une participation au salon de l'Agriculture constitue une véritable vitrine, d'autant plus en pleine crise agricole. Ici, à la ferme Larrea, on mise sur la vente directe. Plus d'un million d'euros ont été investis cet automne pour transformer, directement sur place, leur lait en yaourt et pour les vendre aux habitants.
"On est situé en zone urbaine, dans une commune de plus de 10 000 habitants, entourée de Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, justifie l'un des éleveurs, Xabi Exposito. C'est la réalité de notre exploitation de nous orienter vers la vente directe et non vers la production de masse."
La quatrième génération d'éleveurs de la ferme se donne rendez-vous lundi, à Paris, pour présenter leur travail, et surtout Pépita, assurément prête à briller lors du concours national agricole.