ls sont souvent seuls dans leur logement, suivent leurs cours à distance et n'ont pas quitté leur appartement depuis des semaines. Entre inquiétude pour l'avenir et difficultés liées à l'isolement, le reconfinement a d'importantes conséquences sur le moral des étudiants, minés par l'anxiété.
Depuis plusieurs semaines, pour Marion, chaque jour suit l'autre… et se ressemble. Etudiante en droit à Pau, elle ne quitte que très peu son appartement depuis le début du reconfinement.
Les cours en amphi, les pauses café et les bavardages entre amis restent de lointains souvenirs : ses cours se passent chez elle, à distance, et ce, huit heures par jour.
Le plus compliqué, c'est la solitude quand on n'est pas en famille, et de rester motivée. On a tendance à être dans notre bulle du coup, même si on trouve de l'entraide, notamment sur les réseaux.
"Ne pas trop réfléchir"
En étudiant à domicile, les sources de distractions sont nombreuses. "Il y a la télé, avec Internet on peut ouvrir une page et regarder n'importe quoi…le portable qu'il faut couper…", énumère Marion.Elle l'admet sans détours : certains matins, Marion n'a "pas envie". "Il y a des jours qui sont plus compliqués que d'autres, mais on essaie de garder le rythme. Se coucher et se lever à la même heure… Des fois, il ne faut pas trop réfléchir".
Cours à distance
Dans les 17 mètres carrés de sa chambre de cité universitaire, Fabien aussi connait la solitude. Mais c'est pour sa formation que s'inquiète cet étudiant en informatique, qui regrette les cours en présentiel."On ne va clairement pas avoir le même niveau à la sortie du diplôme. Un prof va faire passer beaucoup de choses, ne serait-ce que par le langage. On peut aussi plus facilement leur poser des questions (quand on le voit physiquement, ndlr)".
Il y a un fossé énorme entre le présentiel et le distanciel.
Voir le reportage de France 3 Pau sud Aquitaine
"Ils cumulent les facteurs de stress"
Comme pour Marion et Fabien, les conséquences de la crise sanitaire, se font fortement ressentir sur le moral de nombreux étudiants qui connaissent des accès d'anxiété."La dernière étude de l'observatoire de la vie étudiante souligne qu'en France, un tiers des étudiants présente des signes de détresse psychologique, rappelle Grégory Michel, Professeur de psychologie clinique et de psychopathologie à l'université de Bordeaux.
Ils ont tendance à cumuler des facteurs de stress, qui sont liés à l'isolement social, mais aussi des inquiétudes concernant leur avenir. C'est une population qui est à surveiller".
Les personnes vont avoir tendance à lutter contre l'émergence de tristesse ou de découragement. Mais on peut s'inquiéter sur le long terme et se demander à partir de quel moment ils risquent de lâcher prise et d'exprimer d'autres symptômes de nature plus dépressive.
En attendant le déconfinement, le psychologue rappelle l'importance de maintenir un rythme. "Il faut maintenir un rythme d'alimentation, de sommeil également qui est souvent très impacté par les inquiétudes diverses et variées. Il faudra accompagner ces jeunes pour les amener à sortir de cette situation le plus facilement possible".
Voir l'interview de Gregory Michel, invité du 19/20