À la suite d'un gros éboulement au-dessus du lac de Fabrèges dans le Béarn, la RD 934, entre Laruns et le col du Pourtalet menant à l'Espagne est coupée. Après une première inspection, d'autres roches pourraient se décrocher. Du fait des travaux de sécurisation et de réhabilitation de la chaussée, la route devrait rester fermée plusieurs semaines.
Des blocs de pierre par centaines. De toutes les tailles, les rochers ont dévalé la montagne pour venir couper la route entre Laruns et l'Espagne. Vers 19h30, le 3 mai 2023, un gros éboulement est survenu sur la RD 934, au-dessus du lac de Fabrèges. "Heureusement, il n'y avait pas de voiture sur la route à ce moment-là. Sinon, cela aurait été dramatique", réagit le maire de Laruns, Robert Casadebaig. L'accès au col du Pourtalet et à l'Espagne est pour le moment impossible, dans l'attente des travaux de sécurisation et de réhabilitation de la chaussée. Une fermeture qui pourrait durer plusieurs semaines.
Des mesures de protection nécessaires avant la réouverture de la route ?
Sur la route, quelques arbres et arbustes, les 1 500 m³ de blocs de montagne ont tout emporté sur leur passage. Ironie du sort, les rochers sont tombés juste devant un panneau "Attention, chute de pierres". "Il y en a de toutes les tailles, décrit Robert Casadebaig.
Quand on est sur place, cela fait froid dans le dos de voir de si gros blocs."
Robert Casadebaig. - maire de LarunsFrance 3 rédaction Web
Parmi ces blocs de pierre calcaire, trois font plus de 30 tonnes. Selon l'édile, l'éboulement ne proviendrait pas du tout d'un souci lié au climat. "Parfois, les façades sont simplement plus ou moins friables. La montagne vit", explique-t-il simplement. Quelques années auparavant, des pierres avaient déjà chuté au même endroit.
Pour le moment, la route est fermée jusqu'à nouvel ordre. Le lendemain matin de l'éboulement, une réunion de crise était organisée entre le conseil départemental des Pyrénées-Atlantique, la mairie de Laruns et les services de Restauration des terrains de montagne (RTM), dépendant de l'Office national des forêts. "Ils ont survolé la zone en hélicoptère ce matin [le 4 mai, NDLR] afin de faire un premier état des lieux", détaille Robert Casadebaig.
À l'issue de cette réunion, les dégâts sont plus importants que prévu. Si bien que le RTM doit retourner en reconnaissance dans l'après-midi du 4 mai avec un expert géologue, dans le but de déterminer plus précisément les nouveaux risques d'éboulement. "Il va falloir purger les blocs qui peuvent tomber, rétablir la chaussée et enfin mettre en place des mesures de protection si nécessaire, énonce le maire de Laruns. On part sur une affaire d'une à deux semaines minimum !"
Ce phénomène naturel reste habituel dans une zone montagneuse. Malgré les éventuelles mesures de protection, "en montagne, le risque zéro n'existe pas", comme le constate une nouvelle fois Robert Casadebaig. Mais les travaux envisagés visent justement à limiter ce risque. Filets de protection ou encore pare-pierres devront peut-être être installés en amont de la route. Le diagnostic définitif devrait être rendu en fin de journée, ce 4 mai.
La route vers le col du Pourtalet et l'Espagne pourrait donc être fermée plusieurs semaines. À quelques jours de la réouverture de la saison touristique estivale à la station d'Arouste et son fameux petit train, le timing est mauvais. Le directeur de la station d'Arouste, Jean-Christophe Lalanne, reste optimiste : "Pour moi, l'essentiel, c'est que ce soit rouvert pour le 18 mai, date du début de la saison. C'est encore possible !"
De son côté, le maire de Laruns craint tout de même des répercussions sur l'activité locale. "Cela aurait forcément des conséquences pour le tourisme et le flux international avec l'Espagne, déplore Robert Casadebaig. Mais le plus important reste la sécurité."