La transhumance inscrite au Patrimoine de l'Unesco : un signe de reconnaissance pour les éleveurs

Les ministères de la Culture et de l'Agriculture français viennent d'annoncer que la transhumance, le déplacement saisonnier de troupeaux, est désormais inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Des collectifs de bergers et d'éleveurs, notamment des Pyrénées, se réjouissent de cette reconnaissance.

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"C'est un jour historique pour la communauté pastorale", a indiqué le collectif français des Races locales de Massif (Coram) sur les réseaux sociaux. Une grande reconnaissance pour d'autres. 

La transhumance européenne a en effet été inscrite mercredi 6 décembre par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 

Cette pratique centrale du pastoralisme consiste à déplacer de manière saisonnière des personnes et leur bétail entre plusieurs régions géographiques ou climatiques. 

Cette candidature avait été présentée dès 2019 par plusieurs pays où le pastoralisme est présent (Albanie, Andorre, Autriche, Croatie, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Roumanie et Espagne)

Cette décision est le résultat d’un travail collectif de longue haleine initié en France par les acteurs du Pastoralisme et de l’Elevage regroupés au sein d’un Comité de Pilotage animé par le Coram et réunissant les représentants de l’Etat, les organismes agricoles et d'autres acteurs des territoires.

"Cette inscription est un hommage fort rendu par l'Unesco aux éleveurs, bergers et vachers transhumants qui, par leurs pratiques et leurs passions pour leur métiers, leurs animaux et leurs territoires, font vivre cette pratique", selon Jean-Luc Chauvel et Olivier Maurin, co-présidents du comité de pilotage. 

Reconnaissance 

Dans les Pyrénées, l’association des Eleveurs Transhumants des Vallées Béarnaises qui compte une centaine d’adhérents est ravie aussi de cette décision.

L'association se réjouit pleinement de ce classement, vécu par les éleveurs comme une grande reconnaissance de leur métier et également une reconnaissance de l'impact positif du pastoralisme pour le territoire.

Association des éleveurs transhumants des vallées béarnaises

Chaque année, au mois de juin, les bergers et leurs troupeaux montent à plus de 1000 mètres d’altitude, vers les hauts pâturages des vallées béarnaises d’Ossau, Aspe et Baretous. Ces pâturages, appelés "estives", accueillent bergers et troupeaux jusqu’en septembre. 

"La montée en estive ou transhumance est plus qu'une tradition, elle est indispensable à l’entretien des estives et des sentiers", explique Lucie Renard, animatrice de l'association. 

"Le pastoralisme contribue aussi à créer de la richesse avec la fabrication de fromages, la production de viande", dit-elle. Le classement Unesco est le bienvenu pour l'association qui assiste à une baisse d'installations de paysans et voudrait susciter des vocations. "Les transmissions d'activités se faisaient souvent entre générations mais il y a désormais moins de reprises d'exploitations et d'installations", souligne l'animatrice.  

"Au delà de la reconnaissance culturelle, il faut travailler sur l'avenir du pastoralisme. Un plan de sauvegarde et de valorisation de la transhumance, validé par les différents acteurs, est en cours de négociation auprès des partenaires financiers avant une mise en oeuvre concrète", ajoute Lucie Renard. 

Politiques publiques

 

"L’inscription de la transhumance permettra d’en reconnaître le rôle comme source de résilience sociale et économique", ont indiqué pour leur part les ministères de la Culture et de l'Agriculture français dans un communiqué.  

Elle soutiendra également les politiques publiques visant à protéger cette pratique, par exemple du "risque de prédation par le loup", poursuit le communiqué, et "influencera les stratégies nationales de développement durable". 

Au niveau international, cette inscription va permettre "de mieux comprendre le patrimoine vivant dans les contextes ruraux, de promouvoir les expressions culturelles connexes et d’encourager le dialogue entre les communautés".

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