Mort de Xynthia Hawke lors de son accouchement : l'anesthésiste, ivre au moment des faits, devant la justice

Helga Wauters était sous l'emprise de l'alcool lorsqu'elle a procédé à l'anesthésie de Xynthia Hawke lors de son accouchement. Un enchaînement d'erreurs lié à l'ivresse de l'anesthésiste vont conduire au décès de la jeune femme en 2014. Un procès douloureux pour la famille de la victime.
 

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Quand Xynthia Hawke, 28 ans, arrive à la maternité d'Orthez ce jour de septembre 2014, rien ne laisse présager de l'issue fatale. Elle décède trois jours après son accouchement par césarienne. Une série de fautes a conduit au décès de la jeune femme d'origine anglaise.
Le bébé, un petit garçon, est né sain et sauf. Le papa, et compagnon de Xynthia, appréhende le procès qui doit se dérouler ce jeudi 8 octobre au tribunal correctionnel de Pau. 

Une série de fautes

L'anesthésiste de garde Helga Wauters, de nationalité belge, doit répondre d'homicide involontaire pour ces faits: elle a intubé les voies digestives et non respiratoires. "Elle est dans le déni des fautes, elle se trompe dans l'intubation, elle ne voit pas l'arrêt cardiaque qui dure 50 minutes", énumère Philippe courtois qui défend aujourd'hui la famille de la victime. "L'équipe médicale fait appel au Samu qui a du intervenir au bloc opératoire", rappelle l'avocat, preuve s'il en est que les autres médecins ne peuvent pas compter sur leur collègue pour tenter de sauver la jeune femme. 

L'enquête va établir que Helga Wauters était ivre. Le jour du drame, elle pose une péridurale à la future maman puis part prendre un verre de rosé chez des amis. De garde, elle est appelée pour intervenir puisqu'une césarienne a été décidée pour la jeune femme. Et là, les erreurs s'enchaînent. " Elle savait pourtant qu'elle était de garde ", insiste Maître Courtois.
"Le soir des faits, j’avais bu une demi-bouteille d’un mélange de vodka et d’eau. Je n’étais pas ivre, j’étais à 70% de mes capacités", a déclaré Helga Wauters lors de ses auditions. Si elle concédait une part de responsabilité, elle se défaussait aussi sur les soignants et invoquait un dysfonctionnement du respirateur.

Addiction à l'alcool

L'instruction va révéler une addiction de l'anesthésiste à l'alcool. La femme de 45 ans avait déjà été licenciée par d'anciens employeurs,  pour un problème d'alcool assure l'avocat de la famille de la défunte.
Elle affirmait avoir dérivé dans l'alcool et les ennuis professionnels après une séparation avec sa compagne en 2005. Son parcours, semé de cures à répétition, compte deux condamnations en 2010 et 2015 pour ivresse au volant et deux licenciements pour faute grave en Belgique liés à son alcoolémie.
Licenciée en février 2013 de l'hôpital de Soignies, elle est remerciée un an plus tard de celui de Saint-Vith où, ivre, elle rate à deux reprises une péridurale. Fait surprenant: cet hôpital avait prévu dans son contrat la possibilité de la soumettre à un ethylotest à tout moment.
Mais 7 mois plus tard, rien ne filtre quand un cabinet de recrutement l'embauche en "express" pour la clinique Labat d'Orthez où elle arrive le 12 septembre.
L'institution médicale d'Orthez connaissait-elle son passé ? "Ses antécédents auraient dû être vérifiés, il y a eu un manquement", regrette le compagnon de la victime. Le procès devrait pouvoir répondre à cette interrogation. 

La médecin a été soumise à une assignation à résidence en Dordogne, une obligation de soin dans un centre de lutte contre l'alcoolisme. Mais Helga Wauters se fera contrôler positive à l'alcool, alors qu'elle se rend à la gendarmerie pour pointer dans le cadre de son contrôle judiciaire. 
Ce qu'attend la famille aujourd'hui, c'est une condamnation à de la prison ferme et surtout l'interdiction totale de pratiquer la médecine. Helga Wauters est depuis retournée depuis en Belgique, et va comparaître libre. L'Ordre des médecins français lui a retiré l'autorisation d'exercer en France. 

L'hôpital d'Orthez, où a eu lieu l'accouchement, ainsi que la clinique qui l'employait ont bénéficié d'un non lieu lors de l'instruction. Les deux établissements médicaux, associés dans le cadre d'un partenariat engagé par l'ARS, se sont constitués parties civiles. Ce qui choque le compagnon de Xynthia. " Ils n'ont pas eu un seul mot pour la famille de la victime après les faits ", déplore Maître Courtois. 

Contacté par nos soins, l'avocat d'Helga Wauters, Maître Antoine Vey, nous informe qu'il n'y aura aucune communication de sa part avant l'audience de ce jeudi 8 octobre 2020.

L'audience, initialement prévue en février 2020, avait finalement été reportée.

Elise Daycard nous rappelle les faits dans ce reportage de France 3 Pau, réalisé en février 2020 ►

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