Sept ans après le décès de son fils, Sacha, Ludovic se retrouvait aujourd’hui devant le tribunal de la cour d’assises de Pau. Il sera jugé pendant trois jours, pour “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.
C’est un procès pour la vérité. Le 15 mai 2015, Sacha, un nourrisson de cinq mois, perdait la vie à Saint-Jean-de-Luz. Son père est aujourd’hui devant le tribunal d’assise de Pau pour répondre de ses actes. Il est, en effet, soupçonné d’avoir eu des gestes violents ayant provoqué la mort du nourrisson, liée au syndrome du bébé secoué.
Syndrome du bébé secoué
Tout aurait basculé en quelques minutes. Le 15 mai 2015, la mère de Sacha confie son fils à son père quelques minutes. C’est alors que l’enfant fait un malaise. Malgré les efforts de sa mère et ceux des secours, il ne pourra pas être réanimé.
Ce sont d’ailleurs sur ces quelques minutes que se concentrera le procès. Il a débuté ce mardi par le témoignage du père, Ludovic. L’homme, originaire de Guadeloupe, était saisonnier dans la restauration. Pendant deux heures ce matin, il a pu raconter son enfance, son parcours ainsi que sa rencontre avec son ancienne compagne, mère de Sacha.
“C’est quelqu’un de calme et de posé. Rien n’explique ces violences surtout qu’au moment des faits, aucun élément montrant un comportement insupportable comme des pleurs ou des cris n’est relevé”, résume Emmanuel Zapirain, l’avocat de l’accusé.
Quête de vérité
Des violences, attestées par des expertises médicales qui relèvent des lésions au cerveau ainsi que la présence de sang dans la tête du nourrisson. Des éléments qui confirmeraient la thèse du bébé secoué. Faux, selon l’avocat de l’accusé. “Ces analyses médicales, qui en apparence sont contre mon client, ont été contestées par des spécialistes canadiens, suédois et français”, précise Emmanuel Zapirain.
Face à Ludovic, son ex-compagne s’est portée partie civile. “Quand la maman remet le bébé à son papa, il était sain et sauf. Quelques minutes plus tard, il était pratiquement mourant. Il est normal que la mère se demande ce qu’il s’est passé”, relève Nouhou Diallo, l’avocat de la partie civile.
Mais pour lui, pas question d’accabler le père. “Il n’est pas question de demander la peine d’emprisonnement. Elle se pose la question depuis des années et la justice aussi, de savoir ce qu’il s’est passé”, explique Nouhou Diallo qui décrit une femme “détruite” après avoir été placée en surveillance en foyer lors de sa deuxième grossesse “pour savoir si elle était capable de s’occuper d’un enfant”.
La défense, elle, plaide l’acquittement. Le verdict devrait être rendu mardi 15 mars, après trois jours de procès.