Voilà sept mois que les pistes de danse sont vides et les discothèques fermées. C'en est trop pour des professionnels de la nuit à Pau et aux alentours qui, pour se faire entendre, lancent un appel sur les réseaux pour une soirée dans un lieu tenu, pour l'heure, secret.
C'est un coup de gueule de patrons de discothèques pour être entendus car rien n'avance depuis sept mois à leurs yeux. Plus personne sur les pistes de danse, ni assis aux tables pour partager un verre, la situation à leurs yeux est intenable. D'où cette initiative des patrons de discothèques de la région de Pau qui lancent cette fête aux allures de cri d'alarme. Sur les Réseaux, ils font circuler l'organisation d'une fête secrète, en tous cas une fête dans un lieu tenu secret pour l'instant.
Plusieurs milliers de personnes ont déjà témoigné de leur intérêt pour l'événement annoncé sur le réseau social Facebook.
" Sept mois de fermeture administrative, quelle entreprise peut tenir ? s'interroge Joshua Benkouiten de la discothèque " le Paradis" à Pau. " Moi j'ai dû trouver un travail à côté" mais il a très envie de reprendre rapidement son activité
Ils ont le blues ces patrons de discothèques, sept établissements bien connus des habitués de la nuit à Pau et dans sa région. " On a nos fidèles, toutes les boîtes réunies ça fait du monde " argumente Mathieu Hourat, responsable du "Six-Quatre" à Billières.Je crée du lien social, je ne suis pas un vendeur d'alcool.
Profession en danger
Les professionnels se sentent en danger, avec 1500 euros par mois en guise de compensation " Ça ne couvre pas les charges ! " dit l'un d'eux.Motivés pour faire connaître leur ras le bol, car ils ont proposé depuis des mois des mesures propres à leurs établissements si particuliers " en bloquant la piste de danse, en espaçant les tables pour respecter la distanciation " explique Mathieu Hourat. " Toutes les boîtes vont dans le même sens " affirme-t-il.
"On a des revendications et on n'est pas entendus" résume son confrère Joshua Benkouiten. " Les bars à Pau mettent de la musique, ferment à deux heures du matin, et on les soutient. Les gens boivent plus vite, il n'y a plus de dispersion après. Ils se retrouvent place Clémenceau et poursuivent l'after les uns chez les autres".
Ce coup de gueule, sous forme de soirée annoncée sur les réseaux, ne dit pas encore quelle forme il va prendre. D'après les professionnels de la nuit, il y a aura diffusion d'un numéro de téléphone à contacter pour connaître les détails. Ils envisagent de communiquer avec les représentants de la profession, l'UMIH l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie ce jeudi.
" On est assez soutenus par les autorités locales, eux ont besoin de nous " affirme Mathieu Hourat.
L'un comme l'autre sont formels : quel que soit l'événement de vendredi soir, " On ne va pas prendre le risque de contaminer des gens qui nous sont proches. On n'est pas des imbéciles, on ne va pas mettre en danger la santé des gens ".On peut apporter notre professionnalisme pour organiser des soirées en respectant le protocole sanitaire.
Les autorités préfectorales sont au courant, " Le directeur de cabinet suit ça " apprend-on en préfecture. La sûreté départementale a cherché à prendre contact avec les responables de cette opération pour les rappeler leurs responabilités " Ce type d'événement ne peut pas avoir lieu en raison de la situation sanitaire " rappelle le commissaire Alexandre Cotto, à la tête du service de la Sûreté départementale (SD) du commissariat de Pau. Les autorités ont donc fait passer le message.