Le procès d' Helga Wauters, l'anesthésiste d'Orthez, poursuivie après la mort de l'une de ses patientes lors d'une césarienne touche à sa fin à Pau. Ce vendredi matin, la procureure a prononcé ses requisitions. Trois ans de prison et l'interdiction d'exercer son métier.
Six ans que la famille de la Britannique Xynthia Hawke attendait ce procès. Ce vendredi matin, la procureure a prononcé son réquisitoire : trois ans de prison erme, la peine maximale encourue, et l'interdiction définitive d'excercer la médecine.
Helga Wauters, 51 ans, est poursuivie pour homicide involontaire aggravé après la mort de Xynthia Hawke, Britannique de 28 ans décédée des suites d’une césarienne. L'anesthésiste, accusée d'être ivre au moment de l'intervention, a reconnu devant le tribunal que son alcoolisme était incompatible avec l'exercice de son métier.
Elle a voulu garder le silence durant toute l'audience. Une épreuve pour la famille et le compagnon de la victime, Yannick Blathazar la voix nouée à la fin du procès : "Un être humain normal, on pourrait exprimer des regrets."
L’alcoolisme est « une maladie », a expliqué la procureure de la République, qui dans son réquisitoire, n 'a pas reproché à l'accusée son addiction pour la boisson en tant que tel mais plutôt qu’en tant que médecin.
Requisitoire de la procureur : je ne reproche pas son alcoolisme à Helga #Wauters. Étant médecin, elle ne pouvait pas ignorer le danger qu elle faisait courir à ses patients au bloc #Bearn #pau #justice #Hawke @F3Aquitaine
— Elise Daycard (@edaycard) October 9, 2020
Pour Orlane Yaouanq, Helga Wauters « a piétiné son serment ». Et de rappeler la scène de "carnage" décrite par l'infirmier du Samu au moment des faits. Helga Wauters a cumulé les négligences, les maladresses en réalisant mal tous les gestes médicaux a-t-elle ajouté.
Pendant la première journée d'audience, Helga Wauters avait dit qu’elle regretterait cette erreur toute sa vie, et qu’elle porterait le poids de la mort de Xynthia Hawke.
Depuis ses dernières paroles devant le tribunal, celle que l’on appelle "l'anesthésiste de la maternité d'Orthez" s’est murée dans le silence.
Plaidoierie de la défense
Une posture sur laquelle est revenu son avocat lors de sa plaidoierie. "Le droit au silence, ça veut dire qu'on ne conteste pas. Helga Wauters a depuis le début eu une pensée envers la famille et des regrets".Me Antoine Vey a jugé la prison inefficace pour sa cliente et a voulu faire passer un message politique. " Il faut casser le cycle d'une justice-combat, d 'une justice-violence, pour une justice qui écoute" a-t-il affirmé .
Plaidoirie de l avocat de la defense @antoinevey : Helga #Wauters n est pas réductible à son acte, à son addiction. C est une personne très timide, sensible, fragile et elle est très malade. #maternitedorthez #justice #bearn @F3Aquitaine
— Elise Daycard (@edaycard) October 9, 2020
Pour lui, Helga Wauters n'a pas été à la hauteur de sa mission, mais elle ne mérite pas d'être traitée comme une moins que rien. "Elle a été mise en cause de manière extrêmement violente".
Pour les proches de la victime, "aucune sanction ne sera vraiment à la hauteur", a précisé leur avocat. Philippe Courtois avait demandé, avant l’ouverture des débats, qu'elle soit définitivement interdite d'exercer sa profession, "pour la sécurité de tous".
Ce vendredi matin, Helga Wauters a profité de la dernière prise de parole donnée au prévenu pour rompre pendant quelques secondes, le silence qu’elle observe. "Je voudrais un jour être utile pour la société."
" J'aimerais que le tribunal la condamne à titre d'exemple pour que ce genre de personne ne puisse plus agir partout en France " a souhaité Yannick Balthazar qui a perdu la mère de son enfant, aujourd'hui âgé de 6 ans.
Le jugement a été mis en délibéré au 12 novembre.