Une quarantaine d'agriculteurs de la Coordination rurale ont manifesté ce mercredi 21 février devant le centre scientifique de Total Energies à Pau. Ils demandent une baisse du prix du gazole non routier (GNR) utilisé pour les tracteurs.
À trois jours de l'ouverture du salon de l'agriculture à Paris, les agriculteurs remettent un coup de pression au gouvernement et aux industriels. Une centaine d'agriculteurs de plusieurs départements, des Pyrénées-Atlantiques, du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées ont répondu à l'appel de la Coordination rurale. Ils ont mené des actions en Béarn mardi 20 février devant les sites de Danone, Euralis et la fromagerie des Chaumes.
Le prix du GNR en question
Ce mercredi 21 février, une quarantaine d'entre eux ont décidé de s'attaquer au géant des carburants, le groupe Total Energies. Les paysans ont déplacé leurs tracteurs devant les grilles du centre technique et scientifique de Total à Pau, en fin de matinée, pour protester contre le prix actuel du GNR. Le gazole non routier est utilisé pour les engins agricoles, gros consommateurs de ce carburant, entre 30 et 45 litres par heure de fonctionnement.
Après quelques coups de klaxon, ils ont demandé à rencontrer le directeur du site. En déplacement sur Paris, ce dernier a néanmoins écouté leurs revendications, souvent énoncées lors des récentes actions de janvier.
"On a vu que vous avez la possibilité de baisser les prix"
"On paye en ce moment 1,10 euros HT, le litre de GNR, on était à 1,43 il n'y a pas longtemps, on voudrait un litre à 0,80 HT, soit 1 euro TTC", lance l'un des délégués syndicaux.
On veut une mesure immédiate. On va attaquer les cultures du printemps. C'est maintenant que l'on a besoin de cette baisse. Pour pérenniser les trésoreries et le moral.
Un responsable local de la Coordination rurale
Les agriculteurs avancent les bénéfices de Total en 2023 (21,4 milliards), les meilleurs de l'histoire de l'entreprise française.
"Il y a eu des bénéfices records chez Total. On a vu que vous avez la possibilité de baisser les prix fortement. Si on peut le faire pour le citoyen lambda, on peut le faire pour les agriculteurs", remarque un autre.
"Je comprends votre demande, je vais remonter l'information, mais je n'ai pas la main", a répondu le directeur du site.
Les annonces de Gabriel Attal jugées insuffisantes
Dans la matinée de ce 21 février, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé quelques nouvelles mesures pour l'agriculture concernant le recours aux saisonniers étrangers, les pesticides et la rémunération.
Ces annonces semblent laisser sur leur faim les agriculteurs à Pau qui sont ensuite partis manifester devant la direction départementale des territoires et de la mer. Les Béarnais et les autres attendent de pied ferme Emmanuel Macron samedi pour l'ouverture du salon.