Le lac d'Artouste à Laruns, le plus grand lac des Pyrénées-Atlantiques, présente un niveau d'eau historiquement bas pour la saison. Si la sécheresse perdure cela va poser de gros problèmes pour la fabrication d'électricité cet hiver. Explications

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La société SHEM qui gère la production hydroélectrique des 13 usines de la vallée d'Ossau tire la sonnette d'alarme : "On n'a jamais vu un tel niveau d'eau dans le lac d'Artouste".

Seulement 50 jours de réserve

Ce lundi 7 août, Hervé Auvensan est très inquiet. Ce cadre de la direction d'exploitation de la SHEM ( société hydroélectrique du Midi) voit le niveau du lac diminuer de jour en jour. "Le niveau est très bas pour la saison alors qu'on l'avait pratiquement rempli, mais la sécheresse cette année fait qu'il faut réalimenter les rivières alentours, et ce niveau, on ne l'a jamais connu."

En temps normal, le lac de barrage d'Artouste contient 24 millions de m3 quand il est plein, or il n'y a que 14 millions de m3 actuellement. Selon le gestionnaire hydroélectrique, cela représente 50 jours de réserve seulement.

Par ailleurs, les autres années, le lac d'Artouste récupère l'eau de la fonte des neiges début août qui a eu lieu mi juin cette année.

La SHEM a pour mission de soutenir l'étiage c'est-à-dire le niveau d'eau du Gave d'Ossau qui passe à Oloron Sainte-Marie, et aussi celui de la côté touristique du lac de Bious-Artigues, un autre lac de barrage des Pyrénées-Atlantiques, destination très prisée des touristes en été.

Pas d'électricité cet hiver 

Ainsi la SHEM procède à des lâchers d'eau chaque nuit, de gros volumes qui alimentent les alentours et à ce rythme, dans 50 jours, le lac sera vide.

"Ces lâchers d'eau servent à soutenir le débit de la rivière qui manque naturellement d'eau ce moment, donc on lâche de l'eau depuis les barrages pour avoir un niveau d'eau comme il faut pour la faune et la flore", explique olivier Marfaing, chef du groupement de la SHEM en vallée d'Ossau. "La situation est catastrophique. Il faudrait qu'il pleuve beaucoup à l'automne !".

Et, en bout de chaîne, c'est aussi l'eau potable qui pourrait venir à manquer dans le secteur.

Ce lac de barrage d'Artouste, construit en 1929 et situé à 1991 mètres d'altitude, alimente aussi les 13 usines hydroélectriques installées en cascade dans la vallée d'Ossau.

Ces 13 usines produisent de l'électricité pour le réseau électrique français, l'équivalent de la consommation d'une ville comme Bordeaux.

De l'électricité qui vient soutenir les pics de consommation en hiver. 50 000 tonnes de pétrole économisées par an. "A ce jour, nous ne sommes pas sûrs de produire cette énergie, le lac sera à sec dans un mois et demi" s'inquiète Hervé Aurensan de la SHEM.

►Voir le reportage d'Elise Daycard et Marc Lasbarrères sur le lac d'Artouste au plus bas cet été :

durée de la vidéo : 00h01mn54s
{Reportage Elise Daycard et Marc Lasbarrères ©France télévisions

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