Ils sont arrivés par centaines dans la vallée d'Ossau, pour suivre l'épreuve de montagne entre Pau et Laruns ce 5 juillet. Pour ces amoureux du Tour de France, très souvent rodés à l'exercice, ni le camping, ni l'attente ou la météo ne semblent pouvoir gâcher la fête.
C'est un lieu de rendez-vous pour les habitués. Ce mardi 4 juillet, des centaines de camping-cars, voiture et caravanes avaient pris place sur plateau du Bénou. Tout autour de leurs véhicules, des champs à perte de vue, dans lesquels paissent vaches et chevaux. L'endroit est stratégique, situé en vallée d'Ossau, juste avant le col de Marie-Blanque. En bref, l'endroit idéal pour admirer les coureurs du Tour de France ce 5 juillet, embarqués dans la 5ᵉ étape entre Pau et Laruns. Au programme pour ces derniers : plus de 162 kilomètres à parcourir, et surtout, le premier col hors catégorie de la grande Boucle.
Perpétuer la tradition
Stéphane est venu de Dax avec sa fille Charlie, sa femme Sabrina, ses amis Laurent et Cyril. Un groupe d'habitués avec lequel il apprécie "partager plein de bons moments sur le Tour de France". Van aménagé, table de camping, barquettes de charcuterie... malgré la grisaille, la bruine, la fraîcheur, il fait 10 degrés seulement à 900 mètres d'altitude, pour ces amoureux du vélo, l'essentiel est en place.
"C'est une passion pour nous, explique Sabrina qui perpétue une tradition entamée dans son enfance. À l'âge de huit ans déjà, je suivais le Tour dans les Pyrénées, en tente, avec ma famille et mon oncle", se souvient-elle. Aujourd'hui encore, "on aime se retrouver, camper, voir la caravane et les coureurs passer. Toute l'ambiance y est pour beaucoup".
Et puis, c'est mieux dans les Pyrénées : comme ça monte, c'est plus facile pour nous de voir les coureurs !
Sabrina Olivia-Cala, spectatrice du Tour de Franceà rédaction web France 3 Aquitaine
"On était des chèvres"
Pour ce petit groupe, cette ambiance du Tour, loin d'être un mythe, participe à la magie de ces retrouvailles annuelles. "On peut discuter avec tout le monde. C'est simple, on parle tous de la même chose : on est tous là se mettre au bord de la route ! ", sourit Sabrina.
L'isolement du spot est également un avantage, estime Stéphane. " Le fait de ne pas avoir de réseau, de chercher à écouter le Tour à la radio ou de regarder à la télé chez le voisin d'emplacement, je trouve que c'est super."
En immersion sur le tour, avec Julie Chapman et Sarah Paulin
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Et si tous n'ont pas les mêmes idoles, Stéphane, lui-même cycliste, l'assure, ce n'est pas source de tension. "Moi, je trouve qu'il faut respecter les coureurs. Nous, on a fait du vélo, on était des chèvres par rapport à des gens comme eux. Ils sont tous bons ! "
Cyril éclate de rire à l'évocation de ses exploits sportifs passés, mais son avis se fait un peu moins nuancé. "On se charrie, mais c'est pour rigoler. C'est vrai que Thomas (Voeckelr, ndlr), je le préfère sur la moto ! Mais bon, c'était un bon coureur quand même", reconnaît-il.
Une soirée riche en échanges, suivie d'une journée pour découvrir les environs, faire du vélo, pêcher dans le ruisseau... sans jamais perdre de vue l'objectif du déplacement pyrénéen. " Mercredi, on ira voir les chevaux à côté, mais on continue quand même de suivre le Tour à la radio, pour revenir et être en place au moment du passage", explique Sabrina. Pour cette dernière, aucune lassitude ne semble pointer son nez. "On ne s'ennuie jamais, on est à la montagne ! C'est comme une rando avec le Tour de France au milieu !", résume-t-elle.