Pays basque : "On ne peut pas demander aux soignants plus qu'ils ne font : ils sont déjà à bout"

Ce 20 septembre, ils étaient peu à manifester devant l'EHPAD d'Hasparren, dans les Pyrénées-Atlantiques. Bien que grévistes, ces personnels de gériatrie sont soumis à une obligation d'astreinte, mais souhaitent faire entendre leur colère, face à leurs conditions de travail et surtout au manque de soins adaptés pour les personnes âgées.

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La grève de ce 20 septembre n'est que la continuité de celle initiée le 20 juillet dernier. Les soignants dans les services de gériatrie dénoncent une forme de maltraitance institutionnelle des personnes âgées. Car c'est parce qu'il manque du personnel qu'ils ne peuvent plus travailler correctement.

Dans les EHPAD de Bayonne, "on connaît un sous-effectif important" explique Patrick Cazalis, de l'UNSA. "On est avec des taux d'absentéisme qui peuvent monter jusqu'à 17 %, des effectifs qui sont à flux tendu. L'absentéisme, les formations ne sont pas pris en compte. Donc le moindre événement... c'est catastrophique pour les équipes et pour les patients". 

Dans les Unités de Soins de Longue Durée (USDL), la situation est de plus en plus tendue. "Nous sommes sur des effectifs qui datent de plus de 20 ans, alors que le taux de dépendance est plus important qu'il y a 20 ans, puisque la personne âgée rentre plus tard en EHPAD".

Du fait de ce manque de personnel, il explique que la prise en charge n'est plus adaptée.

On prend en charge les patients en courant. Un repas, c'est 4 minutes. Une douche, 10 minutes.

Patrick Cazalis, de l'Union des Syndicats autonomes (UNSA)

France 3 Aquitaine

"On ne peut pas faire les soins comme on voudrait les faire. Et les gens (soignants, ndlr), se retrouvent mal psychologiquement parce qu'ils disent "on est des soignants mais les moyens que nous donne l'institution nous rendent maltraitants"".

On fait de la maltraitance institutionnelle. On n'a plus les moyens de travailler correctement.

Patrick Cazalis, de l'UNSA

France 3 Aquitaine

Ce manque d'effectif, ces soignants le vivent au quotidien. Par exemple, à l'EHPAD du Prissé à Bayonne, il devrait y avoir quatre infirmières par jour pour 107 résidents. Depuis 15 jours, elles ne sont que deux suite à une mutation et un congé qui ne seront pas remplacés. 

Patrick Cazalis raconte que pour le maintien physiologique de ces personnes, il faut au moins qu'elles soient "levées" 20 minutes par jour. Mais, faute de personnel, certaines resteront couchées toute la journée. Car parfois, il manque le personnel pour les coucher. Ou alors à 14h30!

Signalement au Procureur

Le syndicaliste rend compte de la situation critique. C'est pour cela qu'ils ont fait un signalement auprès du procureur de la République "pour alerter sur ce qui se passe à l'hôpital de Bayonne en général et en gériatrie". Mais aussi auprès du ministre de la santé, du directeur de l'ARS comme de la direction de l'établissement. Sans réponse à ce jour.

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