SOS homophobie demande l'annulation de ces "thérapies de conversion". Vingt-sept associations et syndicats dénoncent dans un communiqué des réunions organisées par le diocèse de Bayonne dont le but est "l'accompagnement des personnes à tendances homosexuelles".
Ce sont deux réunions qui font beaucoup de bruit. Le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron dans les Pyrénées-Atlantiques annonce sur son site Internet des "rencontres" avec l'abbé Louis-Marie Guitton sur "l'accompagnement des personnes homosexuelles".
Une première se tiendra le 7 mars à Bayonne, et une seconde le lendemain à Pau. Des rendez-vous organisés en collaboration avec l'association "Courage" dont l'abbé Louis Marie Guitton est aumônier. Il dépend par ailleurs du diocèse de Fréjus-Toulon.
Mais pour 27 associations et syndicats du Sud Ouest et de toute la France, l'usage du mot "accompagnement" implique que l'homosexualité soit une maladie, et ces réunions ont en vérité pour but de "pousser les homosexuels à la chasteté". Philippe Lacoste, militant de l'association Bascos pour le droit des homosexuels et basée à Bayonne, y voit un danger. "L'intitulé est d'abord tendancieux " accompagnement des personnes homosexuelles. " Là, c'est plutôt une tendance à aller vers une certaine chasteté (.. ), pour renier leur homosexualité, c'est à dire changer à tout prix et aller vers l'hétérosexualité. Nous dénonçons absolument ceci."
C'est en tout cas la mission qu'affiche l'association Courage, basée aux Etats-Unis sur son site Internet : "Grâce à notre apostolat, les personnes qui éprouvent de l'attirance envers le même sexe reçoivent un soutien pastoral sous la forme de conseils spirituels, de soutien à la prière communautaire et de fraternité", écrivent-ils, précisant également que les membres de l'association "se sont engagés à lutter pour la chasteté".
Un vrai danger pour l'association SOS homophobie par la voix de son président Joël Deumier :
L'association Courage voudrait s'implanter en Europe et en France, et elle a manifestement choisi l'évêché de Bayonne pour organiser ses thérapies de conversion. Elle considère que l'homosexualité est une pathologie, une sous-orientation sexuelle, ce que nous dénonçons car c'est contraire aux droits humains et fondamentaux.
Regardez le reportage de Perrine Durandeau et Emmanuel Galerne.
"Entretenir la culpabilité"
Un raisonnement qui vise à "entretenir la culpabilité " des personnes homosexuelles, dénoncent ensemble le Planning familial, la France Insoumise 64, Les Bascos, le syndicat des enseignants de l'UNSA aux côtés d'associations LGBT dans un communiqué commun.Les personnes culpabilisées (…) sont plongées dans une situation qui peut faire le jeu de manipulation et d'abus.
Joël Deumier de SOS Homophobie prévient :
On connaît les pratiques, on culpabilise la personne. Ça peut donner lieu à un mal être et conduire à des tentatives de suicide nous demandons l'annulation de ces thérapies de conversion.
Le communiqué dénonce une "offensive des milieux catholiques identitaires dont l'évêché de Bayonne est un relais puissant et qui, dans le contexte de l'après mariage pour tous et de la tolérance sociale grandissante vis-à-vis de la conjugalité homosexuelle, cherchent à reprendre la main pour imposer leur point de vue ultra- conservateur".
Perrine Durandeau, journaliste de France 3 Euskal Herri a contacté le diocèse de Bayonne. Olivier Drapé, chargé de la communication de l'évêque de Bayonne-Lescar-Oloron, Monseigneur Aillet a répondu ceci :
Nous ne souhaitons pas communiquer.