La directrice de la maison de retraite "Les Colombes" à Bayonne avait été mise en examen pour violences sur personnes vulnérables fin 2009. Entendue ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bayonne, elle encourt trois ans de prison. Le jugement a été mis en délibéré.
Tout s'était accéléré après la dénonciation d'une infirmière extérieure à l'établissement.
La police fait irruption un matin d'octobre 2009 et découvre des choses effrayantes. Pensionnaires attachés, lit souillés d'urines ou de selles... des faits qualifiés de "violences sur personne vulnérable" par la procureur de la République Anne Kayanakis. Après enquête, les policiers découvrent que les personnes âgées étaient sous-alimentées, parfois bousculées, et que le manque de soins était avéré alors que les tarifs de l'établissement étaient prohibitifs.
La résidence est alors fermée, sur ordre de la préfecture, le jour même de la perquisition. Et les 14 pensionnaires âgés de 80 à 94 ans relogés dans d'autres résidences de la région.
L'affaire avait fait grand bruit à l'époque, la secrétaire d'Etat chargée des aînés, Nora Berra, avait d'ailleurs "demandé à la direction générale de l'action sociale qu'une instruction soit adressée dans les meilleurs délais aux services de l'Etat dans tous les départements afin de recenser ce type de structure et de les mettre en demeure d'appliquer la réglementation et, à défaut, de procéder à leur fermeture".
Cet après-midi le procureur a requis trois ans de prison ferme dont 18 mois avec sursis à l'encontre de la directrice des "Colombes". Le jugement sera rendu le 27 mai.