Affaire Bonnemaison : sa hierarchie et ceux qui l'ont dénoncé témoignent

Après avoir entendu Nicolas Bonnemaison hier, ce sont les infirmières et le personnel soignant ayant dénoncé le médecin qui ont témoigné cet après-midi. Plus tôt, la direction de l'Hôpital a avoué à la barre avoir eu un "cas de conscience" avec l'ex-urgentiste.

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   Voyez le reportage de Sabrina Corrieri et Christains Etchégaray ce soir dans le 19/20, dans lequel figurent Bernard Macera avocat de l'une des parties civiles), Maître Arnaud Dupin (avocat de Nicolas Bonnemaison), et Marc Marié (procureur adjoint de Bayonne) :


   Voyez l'intervention en direct depuis Pau de Sabrina Corrieri dans le 19/20 du 12 juin :


   Nicolas Bonnemaison, accusé d'avoir empoisonné sept patients en fin de vie, a été décrit devant la cour d'assises à Pau jeudi comme un "bon professionnel", apprécié par sa hiérarchie à l'hôpital, qui a battu en brèche jeudi matin la thèse selon laquelle son service était débordé. 

   Deux directeurs du Centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne se sont succédé pour décrire un "excellent chef de service" de l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) où sont décédés les sept patients dont il est accusé d'avoir abrégé la vie, en 2010 et 2011. "Nicolas Bonnemaison était le médecin le plus indiqué" pour diriger cette unité, a expliqué Michel Glanes, à la tête de l'hôpital depuis février 2010, soit un an et demi avant l'interpellation du praticien, le 10 août 2011.
Pour Angel Piquemal, son prédécesseur, Nicolas Bonnemaison bénéficiait de "la confiance de ses pairs". "Je n'ai jamais entendu de critiques" et "il était proche de ses équipes". "En un mot, un type bien!", insiste-t-il.

Pourtant, le 9 août 2010, Michel Glanes reconnaît s'être trouvé face à un "cas de conscience" lorsqu'une cadre de santé lui remet, lors d'une réunion avec plusieurs responsables, un rapport rédigé à partir des témoignages de deux infirmières et une aide-soignante sur les agissements supposés du docteur Bonnemaison; à savoir l'administration de médicaments, notamment du curare, en dehors des protocoles prévus par la loi Leonetti sur la fin de vie. "Il s'agissait de faits répétés, graves, il y avait plusieurs témoins", dit-il écartant le rapport "monté de toute pièce" par des collègues. "Je connaissais les grandes lignes de la loi Leonetti. J'avais le sentiment qu'elle n'était pas respectée", a-t-il poursuivi en expliquant qu'il avait de ce fait alerté le parquet de Bayonne. Le lendemain, Nicolas Bonnemaison, convoqué dans le bureau du directeur, est interpellé par deux policiers et placé en garde à vue. Mis en examen le 12 août 2010, pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables" pour quatre cas, il sera mis en cause pour trois autres décès en février 2012.

Interrogé sur le fonctionnement de l'unité d'urgences de court séjour, où exerçait M. Bonnemaison, Michel Glanes a cependant récusé l'image d'une "unité fourre-tout où on orientait les patients en fin de vie" dont les autres services ne voulaient pas, l'un des axes de la défense de M. Bonnemaison. Selon lui, l'unité de Dr Bonnemaison connaissait un taux de mortalité de 2,5 par mois, moins que d'autres services de l'hôpital. 

- 'Difficultés relationnelles' -
"Les patients en fin de vie étaient minoritaires", a aussi confirmé Christine Solano, 56 ans, l'infirmière et cadre de santé qui, la première l'a dénoncé à la
direction après avoir recueilli les témoignages des infirmières et de l'aide-soignante, sur quatre décès suspects. Mme Solano, qui travaillait avec Nicolas Bonnemaison depuis 2007, a également fait état d'un "changement" dans le comportement du médecin après son retour d'un arrêt maladie de plusieurs mois, en 2009, avec notamment "des difficultés relationnelles au quotidien" avec des membres de son équipe, sans réellement entrer dans les détails. Ils seront sans doute évoqués par plusieurs de ses collègues qui seront entendus jeudi après-midi.

   Concernant les faits reprochés, "les infirmières et l'aide-soignante ont fait des tentatives pour en parler à Nicolas Bonnemaison", a-t-elle assuré, mais "elles ont vu qu'elles ne pouvaient pas aborder le sujet". "Jamais je n'ai été prévenu", a répondu Nicolas Bonnemaison, qui a nié tout changement de comportement. "J'étais moins impliqué, je n'étais plus chef de service", a-t-il ajouté.
Parallèlement, sa défense a souligné la relation proche entre Mme Solano et l'ancienne maîtresse de Nicolas Bonnemaison, qui aurait pu expliquer
l'inimitié de la première. Me Arnaud Dupin a notamment rappelé les propos que cette dernière lui avait tenu la veille de son audition devant le juge d'instruction : "Je vais l'assassiner, le charger, lui en mettre plein la tête, c'est un pourri !"
Mercredi, à l'audience, le Dr Bonnemaison avait reconnu une relation extra-conjugale entre 2007 et 2009 avec une surveillante de son unité.
   L'urgentiste de 53 ans, jugé jusqu'au 27 juin, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.




Voyez le reportage de Sabrina Corrieri et Christian Etchegaray ce matin dans lequel sont interviewés Maître Arnaud Dupin (avocat de Nicolas Bonnemaison), et Marc Marié (procureur adjoint de Bayonne) :


Voyez l'intervention en direct de Sabrina Corrieri dans le 12/13 : 
 

 

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