Quatre offres de reprises ont été présentées ce jeudi aux 5000 salariés du groupe de transport. Une seule propose de reprendre l'ensemble des structures mais en supprimant plus de 3200 emplois. 4 sites aquitains sont concernés, à Pau, Bayonne, Razac-sur-L'Isle et Canéjan.
L'offre de reprise la plus importante est faite par le principal actionnaire du groupe Mory-Ducros : Arcole Industrie.
Il ne conserverait que 1800 des 5000 postes actuels et pose ses conditions. Une clause suspensive stipule notamment que les salariés doivent s'abstenir de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier. Et que le chiffre d'affaire ne doit pas baisser de plus de 20%.
Les autres offres ne proposent que des reprises partielles, dans le cas où la société serait démantelée.
Les salariés ont reçu les différentes propositions aujourd'hui et seront définitivement fixés sur leur sort le 31 janvier, quand le tribunal de commerce choisira l'une des options.
Les salariés très inquiets
Les représentants des salariés sont assez pessimistes.
Ces deux clauses sont "difficilement tenables", estiment les syndicats, celle concernant l'absence de mobilisation sociale étant, selon eux, comme "une prise d'otages des salariés". "C'est intolérable" s'insurge Patrice Clos, le secrétaire général de la Fédération FO/UNCP Transports.
Depuis la mise en redressement judiciaire en novembre dernier, "les salariés ont fait le travail la boule au ventre ... mais ce qu'ils ont fait n'aura pas été suffisant", se désespère t-il.
Et puis il s'interroge. "Est-ce que le juge va accepter que la société qui a déposé le bilan reprenne? C'est un autre souci", souligne t-il. "Nous, on acceptera la solution la meilleure pour les salariés. Maintenant, est-ce qu'on a confiance en Arcole pour la reprise? La réponse est non".
Ces offres de reprise vont maintenant être soumises à une période dite d'amélioration qui permet aux repreneurs de modifier au mieux leurs propositions. Puis, le 31 janvier, le tribunal de commerce devra rendre sa décision. Il a assorti son placement en redressement judiciaire d'une période d'observation de six mois.
Numéro deux français du transport de colis, Mory Ducros a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice, qui a duré exceptionnellement
seize mois et s'est achevé le 31 décembre 2012, pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions.
Sa dette d'exploitation s'élève à 202,7 millions d'euros mais le groupe dispose d'une trésorerie positive de 65 millions d'euros et 140 millions de créances clients, soit un encours positif de 205 millions d'euros qui compense la dette d'exploitation, selon la direction de Mory Ducros.