L'ancienne députée des Pyrénées-Atlantiques estime que si les hommes de l'actuelle génération sont "en théorie moins machistes", les femmes leur apparaissent "comme des concurrentes , ils essaient de les rejeter au motif de leur féminité."
Dans un entretien à l'AFP, coïncidant avec la sortie en librairie vendredi de son livre "Au coeur de l'Etat" (Eds Plon), Michèle Alliot-Marie dit avoir eu à en souffrir personnellement, notamment au moment de son accession à la présidence du RPR (1999-2002).
Pour celle qui a occupé quatre ministères régaliens (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères), "la difficulté est moins d'être une femme que d'être la première femme à exercer un pouvoir, à une responsabilité particulière. Défricher le chemin pour celles qui prendront la suite. Si elle se plante, ça servira aux hommes machos qui diront "elles ne sont pas à la hauteur".
Une différence homme-femme marquante en politique, estime-t-elle, est qu'à l'heure actuelle, "les hommes qui font de la politique ne savent faire que ça. Leur vie est complètement liée à ça. Les femmes, elles, ont toujours fait autre chose que de la politique".
De fait, "MAM" dit avoir pu mesurer "qu'il est plus difficile à un homme qu'à une femme de quitter ses fonctions".
Lorsque j'appelais des femmes qui venaient de quitter le gouvernement, elles disaient: "ça a été un honneur, peux-tu continuer à suivre tel dossier ?". Si c'était un homme, la réaction était "tu te rends compte, on a osé me faire cela !".