Ces associations impliquées en faveur de l’ours dans les Pyrénées entendent obtenir le remplacement des trois ours tués par l'homme. A défaut de réponse du Président de la République ou sa ministre, ils porteront leur requête devant la justice.
Une dizaine d'associations défendant la présence de l'ours dans les Pyrénées ont annoncé ce lundi 25 janvier avoir mis la ministre de l'Ecologie et le président de la République en demeure de remplacer les plantigrades tués en 2020 dans le massif franco-espagnol.
"A défaut de réponse rapide, des plaintes seront déposées devant le tribunal administratif pour faire reconnaître une nouvelle fois la carence fautive de l'Etat dans ce dossier et obtenir une injonction de procéder aux lâchers requis", ont-elle mis en garde dans un communiqué diffusé ce lundi matin.
Depuis que trois ours ont été retrouvés morts de cause humaine en 2020 dans les Pyrénées (...), nous ne cessons de demander au gouvernement de procéder au remplacement rapide de ces animaux, conformément à l'engagement pris dans le Plan Ours 2018-2028.
Effectivement, la règle qui prévaut dans le plan visant à rétablir la population d'ours dans les Pyrénées est le remplacement du plantigrade si sa mort est provoquée par l'homme.
En novembre, les autorités espagnoles avaient annoncé la mort de l'ourse Sarousse, "abattue d'un coup de feu". En juin, un autre ours avait été abattu près de la station de ski française de Guzet, en Ariège. Et en avril, c'est l'ours Cachou, un mâle de six ans qui avait été retrouvé mort dans le val d'Aran en Espagne, après avoir empoisonné selon la presse espagnole.
L'action ou les tribunaux
De part et d'autre des Pyrénées, la présence de l'ours est décriée, parfois combattue, notamment par les éleveurs qui déplorent de nombreuses prédations de brebis.
"L'annonce du président aux responsables agricoles locaux en janvier 2020 sur le fait de ne pas procéder à de nouvelle introduction ne peut concerner le cas des ours morts de cause anthropique (braconnage ou accident) comme l'atteste la Feuille de route Pastoralisme et ours de Juin 2020", ont indiqué les associations de défense de l'ours, dont Férus et Pays de l'Ours-Adet.
Pour eux, une décision d'Emmanuel Macron de ne pas remplacer ces ours "donnerait le sentiment de cautionner et de tolérer la violence des opposants radicaux à l'ours, croissante depuis son élection".
L'ours des Pyrénées étant menacé d'extinction, la France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction d'ours venant de Slovénie.
"Sans réponse rapide de l'État, nos associations prendront, elles, leurs responsabilités en lançant toutes les procédures légales nécessaires", ont affirmé les associations.
Un sondage favorable à l'ours
Dans un sondage, commandé auprès de l'IFOP en novembre dernier, ces mêmes associations impliquées en faveur de l’ours dans les Pyrénées on fati ressortir un message "clair : les Français sont nettement favorables au principe de remplacer les ours tués par l’homme dans les Pyrénées."
Il en ressort une nette approbation du principe de remplacement : 59 %, y compris dans les Pyrénées (58%), et ce malgré un taux élevé de réponse « Ne sait pas ». Une très faible opposition radicale, les personnes « tout à fait opposées » n’étant que 9 %.
Associations signataires :
FERUS, Pays de l’Ours - Adet, France Nature Environnement (National et Hautes-Pyrénées), Comité Ecologique Ariégeois, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Société Nationale de Protection de la Nature, Animal Cross, SEPANSO Pyrénées-Atlantiques, Altaïr-Nature, Nature Comminges, Nature en Occitanie