Le président du MoDem François Bayrou, 68 ans, a été mis en examen hier vendredi pour complicité de détournement de fonds publics dans l'enquête des assistants d'eurodéputés du MoDem. Une mise en examen après environ dix heures d'interrogatoire au tribunal de Paris. Réactions à Pau et Paris.
Olivier Dartigolles, conseiller municipal refuse que Pau paie le prix fort
C'est une mise en examen pour complicité de détournement de fonds publics. Tous les mots comptent. Mon état d'esprit n'est pas de l'accabler mais il me semblerait préjudiciable pour l'intérêt de la ville de Pau que nous restions dans cette situation et que la campagne électorale se fasse autour de ce sujet.
Sur les réseaux sociaux, l'élu communiste avait auparavant rappelé combien François Bayrou avait "fait de la moralisation et de l'exemplarité son cheval de bataille" :
F. Bayrou a fait de la moralisation et de l’exemplarité son cheval de bataille. Il croyait gagner le prix d’Amérique. Le voilà à devoir s’expliquer sur les écuries du Modem. Cela va pendre du temps...Pau doit-il rester son manège ?
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) December 6, 2019
Ce matin, il ironisait sur le coût médiatique pour la ville de Pau, devenue selon lui "capitale des affaires du MoDem".
Couverture médiatique nationale et locale de la mise en examen de François #Bayrou . Cela aurait coûté un gros pactole à notre collectivité en terme de campagne de publicité pour faire connaître Pau. Mais, pour le coup, on s’en passerait. Pau, capitale des affaires du @MoDem
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) December 7, 2019
François Bayrou peut-il rester maire ?
Pau Rassemblé, la liste emmenée par Jérôme Marbot a posté un communiqué sur Facebook.
Elle s'inquiète d'une éventuelle pollution de la campagne paloise par "un feuilleton médiatique et national". Elle rappelle que sa charte éthique prévoit la démission de tout candidat mis en examen pour des infractions ayant trait notamment à la probité. Enfin, le communiqué se demande si François Bayrou aura la disponibilité nécessaire à l'exercice de sa fonction de premier magistrat de la ville de Pau.
Le "soutien indéfectible" du président du groupe des députés MoDem
Patrick Mignola, le président du groupe à l'Assemblée a apporté "un soutien personnel et indéfectible à François Bayrou", car "le MoDem a besoin de lui, la majorité a besoin de lui" et "le pays a besoin de lui, parce qu'on a besoin de sa voix"."Je souhaite même qu'il soit réélu maire de Pau, mais ça, ce sera aux électeurs d'en décider".
"François Bayrou n'a pas mis un sou dans sa poche, ce n'est pas le genre de la maison"... "il a son éthique personnelle pour lui".
Les députés du @groupemodem renouvellent leur confiance et leur amitié à François @bayrou et à Marielle @desarnez. Réaction sur @franceinfo : https://t.co/M3Bm48hAAL
— Patrick Mignola (@PatrickMignola) December 7, 2019
L'amitié de L'Elysée
Emmanuel Macron maintient son "amitié" au président du MoDem et "continuera à échanger avec lui". En tant que président du MoDem, il participera d'ailleurs bien au déjeuner de la majorité organisé lundi à l'Élysée à l'invitation du chef de l'État.INFO FRANCEINFO. Mise en examen de François Bayrou : Emmanuel Macron maintient son "amitié" au président du MoDem et "continuera à échanger avec lui"https://t.co/GA72x51K8A pic.twitter.com/Z6xDcmRqRF
— franceinfo (@franceinfo) December 7, 2019
L'Elysée a fait savoir à Franceinfo que "sur le fond du dossier, nous n'avons pas à nous exprimer sur une décision de justice", mais selon le média, l'entourage d’Emmanuel Macron a précisé toutefois que "sur un plan personnel, le président de la République nourrit un sentiment d’amitié pour François Bayrou, qu'il échange avec lui régulièrement et continuera de le faire".
Après deux ans d'enquête, les juges d'instruction ont procédé à la mise en examen de plusieurs responsables du MoDem. François Bayrou, président du MoDem et éphémère ministre de la justice d'Emmanuel Macron, mis en examen pour complicité détournement de fonds publics Marielle de Sarnez, vice-présidente l'a été mercredi pour détournement de fonds publics, comme Sylvie Goulard le 29 novembre.