L'un des plus grands joueurs de l'histoire du rugby français a quitté la scène dans un contexte à la hauteur de sa formidable carrière. Le soir de sa première et dernière finale du championnat de France, perdue avec le club de sa vie, Biarritz. 

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En ce début juin 1992, la France est encore sous le choc du drame de Furiani.
Le 5 mai, une tribune s'est effondrée avant la demi-finale de la coupe de France de football entre Bastia et Marseille, faisant dix-huit morts et deux mille deux cents blessés.
Le traité européen de Maastricht, voté en février et applicable à partir du 1er octobre de l'année suivante, passionne moins un pays préoccupé par la hausse du chômage qui atteint les 10 % de la population active. Et qui s'apprête le 1er juillet à découvrir le permis à points pour les automobilistes. 
La France du sport, elle,  raille Henri Leconte. Le mal aimé du tennis tricolore s'est fait corriger en demi-finale de Roland Garros par le tchèque Petr Korda en trois manches alors qu'il était favori.
Le lendemain, le 6 juin, à quelques centaines de mètres de la terre battue de la Porte d'Auteuil, tous les regards sont tournés vers le Parc des Princes pour la finale du championnat de France de rugby.

La première et la dernière  de Serge Blanco



C'est une date historique. L'un des plus grands joueurs français et même de la planète à son poste d'arrière s'apprête à tirer sa révérence. A trente-trois ans, Serge Blanco va disputer le dernier match de sa carrière en club (NDLR : son dernier match officiel sera avec les Barbarians Français face à l'Afrique du Sud le 31 octobre 1992).
Et quel match! L'homme aux quatre-vingt-treize sélections en équipe de France, finaliste de la coupe du monde 1987, six fois vainqueur du tournoi des cinq nations, va s'en aller par la grande porte: en disputant sa première finale du championnat de France. 
Celui que l'on surnommait le Pelé du rugby veut donc réussir sa sortie avec le club où il a effectué toute sa carrière. Serge Blanco, le coeur rouge et blanc.
 

Un parcours sans faute jusqu'en finale



Jusqu'à l'ultime marche avant de soulever le bouclier de Brennus, tout va bien. 
En seizièmes de finale, Biarritz élimine Tyrosse 21-15, puis Brive en huitièmes 28-16
Deux matchs maîtrisés mais cela va se compliquer ensuite. 
Car ce coquin de sort offre un terrible derby basque contre l'Aviron Bayonnais de son ami Patrice Lagisquet le 16 mai. Le quart de finale se dispute à Tarbes devant seize mille supporteurs. 
Ce duel des frères ennemis est haletant, indécis. Bayonne mène 12-4 et encore 15-13 à quelques minutes de la fin. Puis un drop de cinquante mètres de Franck Corrihons envoie le BO en demi-finale pour un seul petit point 16-15
Au tour suivant, Biarritz bat Grenoble 13-9  et empoche son billet pour Paris.
 

Des fleurs et une pénalité de soixante mètres


Au Parc des Princes, devant cinquante mille supporteurs, Biarritz est opposé à Toulon. Comme le veut la tradition, les capitaines présentent leur équipe au président de la République. Pour son dernier match, Serge Blanco, qui a reçu un joli bouquet de fleurs de son homologue toulonnais Pierre Trémouille, se plie au protocole aux côtés de François Mitterrand.
Après les amabilités, les hostilités peuvent commencer.
La France du rugby, qui aime les belles histoires, est derrière son enfant chéri. Mais en face, Toulon veut ramener le bouclier dans la rade. Serge Blanco est dans un grand soir. Impeccable sous les chandelles adverses, il attaque la ligne sur chaque ballon. Au pied, ce n'est pas mal non plus. Le Pelé du rugby réussit ainsi une incroyable pénalité de soixante mètres!
Mais cela ne suffit pas. Les toulonnais font la course en tête et malgré un baroud d'honneur de Blanco et ses boys en fin de rencontre, le BO vient mourir à quatre points. 
19-15, le champion c'est Toulon. Biarritz pleure.

La formidable ovation du Parc des Princes


Battu pour sa première et dernière finale du championnat de France de sa belle carrière, Serge Blanco ne peut pas s'en aller comme ça. 
Alors il fait un long tour d'honneur. Tout le Parc des Princes est debout pour l'acclamer longuement. 
"Cela reste le plus beau moment de ma carrière même si on a perdu la finale, dira-t-il plus tard. C'était une belle manière de terminer".
Dans le stade, l'émotion est très forte. Les larmes coulent. Il faut se faire une raison. Serge Blanco ne fera plus jamais lever les foules. 
Même les plus grands ne sont pas éternels. 

L'émotion à revivre avec cette vidéo du 6 juin 1982 > 

 


 
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