Toutes les générations, toutes les sensibilités politiques se sont mobilisées en soutien au Basque, violemment molesté car parlant sa langue. Des centaines de personnes se sont rassemblées à Saint-Jean-de-Luz mardi soir 6 juillet.
La place Louis XIV de Saint-Jean-de-Luz était noire de monde ce mardi 6 juillet. Les Bascophones ne veulent pas laisser passer ça, cette agression à l'égard de deux hommes parlant basque. Bien d'autres habitants du Pays basque aussi.
Ils sont près d'un millier à s'être rassemblé à Saint-Jean-de-Luz contre cette violence.
Lors du week-end des « non-fêtes » de la Saint-Jean, l'un des bascophones s'exprimant dans sa langue a été pris à partie par trois hommes au son des "on est en France ici, c'est quoi ce patois ?" avant d’être molestée et rouée de coups.
Dans la foule réunie mardi soir 6 juillet à Saint-Jean-de-Luz, cette jeune femme choquée par ce qui s'est passé. "Je suis au Pays basque, ma langue, c'est le basque. Je veux vivre en basque." martèle celle qui poursuit des études pour être prof de basque.
Ce genre de comportement, c'est inacceptable.
Un milliers de personnes de toutes tendances réunies pour dire non à la violence à St Jean de Luz après qu’un homme ait été roué de coups et hospitalisé. « Nous sommes en France », auraient crié 3 individus parce qu’il s’exprimait en langue basque. A suivre sur @F3euskalherri pic.twitter.com/zIF1CzZaku
— Perrine Durandeau (@durandeau6) July 6, 2021
Présente à ses côtés, une autre jeune femme poursuite. "Pour moi, on a toujours cohabité. Je ne comprends pas. " Une cohabitation dès l'école entre les enfants parlant basques et ceux parlant le français. Sans problème, sans violence bien entendu.
Ça nous choque, même la violence tout court, je ne comprends pas.
Cette femme plus âgée aussi est toute émue, se rappelant sa grand-mère basque. " Je trouve dommage qu'on puisse se faire agresser pour une langue. Est-ce qu'on irait agresser des Bretons pour leur langue, c'est la même histoire" dit cette femme.
Les Basques soudés
Au milieu des chants et des applaudissements, tous les manifestants présents ont répondu à l'appel à la mobilisation en soutien à la langue basque et contre les violences. "On s'est tous sentis concernés par ce qui s'est passé." dit cette manifestante. Appel lancé par les jeunes locuteurs, les membres du gaztetxe, la maison des jeunes de St Jean de Luz Ciboure.
"On a été choqué par cet acte de violence qui s'est passé pendant les fêtes de St-Jean. On trouve pas ça normal. Et on s'est dit que si on laissait passer ça, ça allait passer comme un acte normal, banalisé. On voulait réveiller les consciences." témoigne Xabi Lafitte, à l'origine de cette mobilisation lancée pour ce rassemblement. "On peut parler basque ici dans les rues, y a pas de soucis avec ça."
Des élus de la ville, comme Pello Etcheverry, conseiller municipal de Saint-Jean-de-Luz, sont présents parmi les manifestants. "On a le devoir d'être là avec ce qui s'est passé. On est choqué et on combat les actes de violence en général et celui là en particulier puisqu'il concerne la langue basque."
"Des imbéciles, il y en a toujours eu. Mais en assumant ce thème là, cette opposition à la langue basque, c'est inadmissible, inqualifiable. On est là pour montrer qu'on est solidaire de Jean-Louis (l'homme agressé NDLR) et de l'euskara." témoigne Paskal Lafitte, élu Herri Berri de la ville.
SOUTIEN à Jean-Louis Iratzoki, luzien de naissance, agressé par trois hommes pour avoir parlé basque... Il s’en sort avec un péroné cassé, et une cheville fracturée.
— Ela Doukary (@ElaBelkary) July 2, 2021
Ses courageux agresseurs ont pris la fuite ? pic.twitter.com/QiC4sAjz4z
La victime a porté plainte nous a confirmé Jérôme Bourrier, procureur de Bayonne. Une enquête est en cours pour rechercher les auteurs de l'agression.