"Ca a pris 4 à 5 euros au niveau du prix." L'interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne touche toute la filière

Depuis fin janvier, la pêche au chalutier de plus de 8 m dans le golfe de Gascogne est interdite. Cette mesure, prise pour protéger les dauphins en période de reproduction, fait beaucoup de mal à l'économie locale.

 "Ce sont des mois où on pêche à la sole, la pêche au bar, des espèces à haute valeur ajoutée" observe Serge Larzabal, Président du Comité interdépartemental des pêches.  "En plus, on se retrouve avec des conditions météorologiques plutôt favorables qui auraient permis aux gens de travailler", déplore-t-il en ce grand beau temps. 

Des marins au chômage technique  

Dans le port de Saint Jean-de-Luz,  50 bateaux sont à quai depuis 15 jours. Ce sont 250 marins qui ne peuvent pas travailler en pleine campagne de pêche aux poissons précieux. Ils sont frappés par l’interdiction de pêcher dans le golfe de Gascogne depuis fin janvier et jusqu'à fin février. 

Un moratoire d'un mois décidé par le Conseil d'État, afin de protéger les dauphins des prises accidentelles. À Saint-Jean-de Luz-Ciboure, seuls une dizaine de bateaux sont encore autorisés à pêcher, car ils font moins des 8 mètres réglementaires. 

Des mareyeurs également touchés 

Ce faible effectif de pêcheurs ne fait pas le beurre des mareyeurs. Ces derniers passent à côté des grandes campagnes de pêche, dont celle de la sardine. Dépités, ils constatent un effondrement de leur chiffre d'affaires global. 

À la criée de Saint-Jean-de Luz-Ciboure, leur représentant ne peut qu'observer ces chiffres, "Avec 8,4 millions de chiffres d'affaires à l’année, c'est 2,2 millions qui sont réalisés en février, déclare Mikel Arregui. On a 25 % des apports qui n’existeront pas en 2024 par rapport à 2023". Ce scénario devrait se renouveler l'année prochaine et celle d'après, comme l'a déjà annoncé le Conseil d'État, plongeant ainsi toute une filière dans l'inquiétude. 

Des poissons présents, mais plus chers

"Sole, barbu et turbot, on en voit un petit peu moins donc ça a pris 4 à 5 euros au niveau du prix.", observe le poissonnier Simon Paitrault, un œil sur les prix de son étal de la halle de Saint-Jean-de Luz. Si les poissonniers sont tout de même bien achalandés, il manque cette diversité de février, et les rares poissons à haute valeur ajoutée sont nécessairement plus chers que les autres années. 

 

 

 

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