L'Association des riverains des sites industriels du Bassin de Lacq a porté plainte pour "mise en danger d'autrui et administration de substances nuisibles" contre Sanofi et les autorités chargés du contrôle de l'usine de Mourenx. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a fixé de nouvelles mesures.
"Mise en danger d'autrui et administration de substances nuisibles", c'est pour ce motif que l'Association des riverains des sites industriels du Bassin de Lacq a porté plainte contre Sanofi.
Selon eux, les quantités de rejets dépassaient déjà les normes en octobre 2017. Mais la fabrication n'a pas été arrêtée. Pire la quantité de rejets nocifs a empiré.
"Ce n'est que sous la pression médiatique que le 9 juillet 2018 Sanofi a annoncé l'arrêt de sa production à Mourenx", s'indigne l'avocat de l'association, Me Jean-François Blanco.
"Cela démontre les négligences graves de Sanofi et son indifférence à la protection de la santé des habitants", poursuit-il.
La préfecture est également visée
Les riverains en veulent aussi à la préfecture qui au vu des résultats des mesures en 2017 et 2018 a mis en demeure l'industriel "de régulariser sa situation sous peine de mesures administratives" dans un délai de trois mois.
L'association estime que "les défaillances des autorités administratives sont lourdes".
De nouvelles mesures de la préfecture
Vendredi 13 juillet, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a reçu le résultat d'évaluations qui avaient pour but d'évaluer l’ensemble des données transmises par Sanofi. Le préfet a ainsi fixé de nouvelles mesures :
- encadrer les travaux pour la réduction et le traitement des rejets.
- réviser l’évaluation des risques sanitaires suivant les recommandations des experts nationaux.
- faire vérifier, par un organisme indépendant, que la société Sanofi Chimie applique les meilleures techniques disponibles pour traiter et réduire ses rejets.
- surveiller strictement la qualité des rejets de bromopropane et de valproate de sodium au niveau des émissaires, de l’ensemble de l’usine, et dans le milieu environnant.
Le préfet précise que "toutes les conditions en matière d’émissions, de surveillance et d’absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunies pour que l’État autorise une reprise de l’activité du site."