Les obsèques d’Enzo Péridy, jeune Lonsois de 18 ans, mort des suites de ses blessures la semaine dernière, ont eu lieu à Soumoulou (Pyrénées-Atlantiques) ce lundi 28 mars 2022. Sa famille a tenu à adresser un message de prévention aux jeunes.
"J’ai tenu la main de mon petit frère jusqu’à son dernier souffle, raconte Alexandre Monteiro, le grand-frère d’Enzo. Je lui ai fait la promesse de me battre pour que ces faits-là ne se reproduisent plus. Je veux faire passer un message à cette jeunesse. La violence gratuite, ça ne mène à rien." À la veille des obsèques du lycéen de 18 ans, qui ont lieu ce lundi 28 mars, sa famille a décidé de prendre la parole. Pas pour se faire plaindre, souligne-t-elle, mais pour prévenir les jeunes, pour que ce qui est arrivé à leur fils, frère, ne se reproduise pas : ne pas trop s’alcooliser, rester en groupe lors des soirées.
C’est le 18 mars dernier que le drame s’est produit. Enzo, Lonsois de 18 ans, se rend en boîte de nuit à Tarbes, dans le quartier de l’Arsenal, avec des amis, pour fêter les 100 jours avant le baccalauréat, le "Percent". En fin de soirée, il croise la route d’un autre jeune homme, âgé de 19 ans, originaire d'Asson dans le Béarn. Ce dernier lui assène un coup de poing qui aurait fait chuter le garçon. Sa tête heurte violemment le sol. Transporté à l’hôpital de Purpan à Toulouse, Enzo meurt trois jours plus tard. Le Parquet de Tarbes a ouvert une information judiciaire et mis en examen le jeune homme de 19 ans pour "coup mortel par personne en état d’ivresse". Il risque 20 ans de réclusion criminelle. Il est aujourd’hui en détention provisoire.
"Il était une lumière pour tout le monde"
À la veille de ses obsèques, ses parents, son grand-frère et sa belle-sœur se sont réunis pour faire de la prévention et livrer un témoignage bouleversant. "C'est un combat qu'on veut mener de façon à ce que ça puisse servir aux jeunes, pour que ça ne se reproduise pas", explique ses parents. Son père, Didier Péridy, veut aussi éveiller les consciences notamment celle de l’agresseur présumé et des proches de ce dernier : "Que lui, ses amis, s'ils sont comme lui... Il ne faut pas que ça se reproduise. Que ça ne mène à rien."
"Il était une lumière pour tout le monde. Dès que quelqu'un n'allait pas bien, il allait le voir. Il s'oubliait pour aider les autres", souligne sa mère Natie Filipe.
Du futur procès, la famille Péridy espère une justice "droite."
Si la justice n'est pas faite je ne pourrais pas faire mon deuil. Je me couche avec lui, je me lève avec lui. Ma journée est rythmée avec lui. C'est un cauchemar. Comme si vous aviez une maladie qui vous ronge au quotidien.
Natie Filipe, maman d'Enzo PéridyFrance 3 Aquitaine
"Quelque soit le résultat du tribunal, il faut savoir une chose : depuis le vendredi 18 mars, 5h48, quand j'ai appris la tragédie, je suis condamné à vie. J'ai 55 ans aujourd’hui, ma vie elle est fini", indique Didier Péridy.
Témoignage de la famille d'Enzo Péridy, recueilli par E. Daycard et M. Lasbarrères
Enzo, 18 ans, était élève en Terminale "gestion administrative" au lycée professionnel Beau Frêne de Pau. Engagé au 5e RHC (régiment d'hélicoptères de combat) de Pau et pompier volontaire, il espérait s’engager dans les forces spéciales. Ce lundi 28 mars, ses obsèques ont eu lieu en début d’après-midi à Soumoulou (Pyrénées-Atlantiques), où vit sa maman. Les militaires du 5e régiment ont porté son cercueil. Un hommage pour ce jeune homme décédé précocement.
Quant à l’enquête, elle se poursuit pour déterminer les causes exactes de la mort d’Enzo.