Quatre questions autour de la mort de Robert Boulin

La mort en 1979 de l'ancien ministre du Travail, Robert Boulin, est un suicide pour la justice, mais la famille relève plusieurs zones d'ombre qui accréditent la thèse d'un assassinat. 4 questions pour analyser la version officielle.

Dans quel état est retrouvé le corps ?

Les premières constations font état d'un corps retrouvé le 30 octobre 1979 dans 50 centimètres d'eau dans un étang à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines). La justice conclut à un suicide par absorption de barbituriques. Mais le visage tuméfié de la victime ne cadre pas avec cette thèse selon la famille. Autres éléments troublant : ses chaussures et bas de pantalon ne portent pas de traces de vase, indices selon lesquels le ministre aurait été porté dans l'eau. Le visage était tuméfié : on a relevé des traces de saignement de nez, et  une fracture du nez et du maxillaire supérieur.
Présent sur les lieux, un policier a démenti que les pompiers aient cogné le corps contre le sol en le sortant de l'eau.

A quelle date le corps a-t-il été retrouvé?

La version officielle précise que le corps a été retrouvé le matin par les gendarmes. Mais des informations contradictoires font état de sa mort dès la nuit précédente. L'ancien premier ministre Raymond Barre raconte dans un de ses ouvrages avoir été prévenu "vers 3h du matin". La famille de son côté note qu'un collaborateur du ministre s'est rendu le 29 octobre au soir au domicile des Boulin, pour annoncer sa mort.

Est-ce que les expertises scientifiques ont été menées avec la rigueur nécessaire ?

Plusieurs organes dont les poumons, larynx, et la langue qui devraient avoir été conservés à l'Institut médico-légal ont tout bonnement disparu. La famille dénonce aussi l'absence d'autopsie du crâne en 1979 et d'analyse des poumons pour déterminer s'il s'était bien noyé. Des traces de barbituriques sont bien présentes dans le sang mais aucune dans l'estomac ou le tube digestif.

Sur quels éléments l'enquête base la thèse du suicide ?

Ce sont principalement des lettres adressées par Robert Boulin la veille de sa mort à des personnalités et qui expriment sa volonté de mettre fin à ses jours. Mais la famille doute de l'authenticité de ces lettres à en-tête du ministère du Travail qui ne sont que des photocopies, à l'exception de la signature et de quelques phrases manuscrites. La famille pense qu'il détenait des informations susceptibles de mettre en cause des responsables du parti gaulliste