Le constat est préoccupant : sur plusieurs lignes, les trains doivent ralentir, et sur d'autres, la circulation est suspendue. Des élus et des syndicalistes tirent la sonnette d’alarme.
Le problème est particulièrement visible à Saillat-sur-Vienne : un feu rouge, deux traverses en bois et une chaine métallique bloquent les rails ; les trains ne peuvent pas aller plus loin. C'est ici que la ligne entre Limoges et Angoulême s'interrompt.
L'état général du tronçon entre la capitale charentaise et la commune haut-viennoise était arrivé à un point de délabrement tel qu'il a été fermé en mars 2018.
Pour le maire de la commune Jacques Bertrand, "Pendant presque 30 ans, on a rien fait sur cette ligne. Il n’y a pas eu d’entretien."
"Oubliés"
En France, beaucoup de petites lignes souffrent ainsi, car pendant des années, le développement du train a été axé sur le TGV.
Une politique dont n'a pas bénéficié l'ex-Limousin.
Selon Renaud Lagrave, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge des transports, "On a été les oubliés du rail."
En août dernier, un rapport de l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), couvrant l’audit technique de 14 000 km du réseau SNCF, pointe "Plusieurs centaines d’anomalies" qui "n’ont pas été traitées dans les délais".
Pour tenter de faire face, la région Nouvelle-Aquitaine a adopté en avril dernier un plan d’investissement de 1,2 milliard d’euros sur dix ans.
Voici le dossier réalisé par Camille Chignac et André Abalo.