Changer nos habitudes de consommation et de production alimentaire est l'un des leviers pour agir contre le réchauffement climatique. C'est l'une des conclusions d'un rapport du GIEC publié hier. Dans notre région d'élevage, les producteurs de viande redoutent les effets de ces recommandations...
Consommer tous les jours de la viande serait un mauvais geste pour la planète.
C'est ce que révèle le rapport du GIEC, les experts du climat. Selon eux, 23% des émissions de gaz à effet de serre sont dues en grande partie à l'agriculture.
Et l'élevage serait l'un des modes de production les plus pollueurs... Ainsi, 1 kg de boeuf équivaudrait à 25 kg de CO2, 6 kg pour le porc et 3,75 kg pour le poulet. Produire de la viande demande également une grande quantité d'eau.
On n'est vraiment pas récompensé, et on va mourir...
Ainsi, le rapport du GIEC recommande une réduction de la consommation de viande pour faire baisser les conséquences de l'élevage sur l'environnement. Une recommandation nécessaire car, si la consommation de viande a diminué de 12% en France en dix ans, elle tend à augmenter à l'échelle mondiale.
Certains agriculteurs ne se sentent pas concernés par ce rapport
En Limousin, région d'élevage, ce rapport inquiète les producteurs. C'est notamment le cas pour Francis Meyrat et Nicolas Roch, deux agriculteurs associés qui privilégient la vente direct de leur viande bio.
La petite exploitation a, par exemple, choisi un approvisionnement 100% local pour ses bêtes, une des solutions pour prendre soin de la planète.
Autre initiative : leur ferme est ouverte au public tous les vendredi de l'été depuis 11 ans. Un moyen de favoriser une certaine transparence et de rester en contact avec les attentes des consommateurs.
Mais malgré leurs efforts, les deux hommes se sentent stigmatisés et redoutent le nouveau rapport des experts du climat.
"Beaucoup d'agriculteurs sont soucieux de ce qu'ils font, on n'est vraiment pas récompensés, et on va mourir", désespère Francis Meyrat. "On ne se sent pas du tout pollueurs... C'est plutôt les grandes exploitations... Je pense qu'en France, les agriculteurs font le maximum pour polluer le moins possible", ajoute Nicolas Roch.