Ras-le-bol policier : le dialogue... en force

Manifestation des policiers à Bordeaux devant la Palais de Justice, le 24 octobre 2016
©France 3 Euskal Herri

Avant la rencontre entre le Président de la République, les principaux syndicats policiers et la gendarmerie mercredi prochain, l'Etat tente de renouer le dialogue avec les policiers. Ces derniers jours, "la base" a frappé fort avec des manifestations généralisées inédites, sans les syndicats

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Epuisée, meurtrie, et surtout... désabusée. La police française n'en peut plus, et elle le fait savoir. Fort et à haute voix. Tenue à un devoir de réserve, et généralement soumise aux ordres, elle se cantonnait jusque là à de timides manifestations. Des "manifs" bien convenues, sagement encadrées par les syndicats policiers, quand la situation devenait trop insupportable. De quoi lâcher un peu la pression et rentrer dans le rang, après avoir eu la sensation d'avoir été un peu entendus.
Mais aujourd'hui le ton a changé. La "base" ne veut plus se payer de simples paroles de soutien. Les attentats, l'Euro 2016, les règlements de compte, les agitations sociales, les migrants, les hommes et les femmes de l'ordre avaient tenu le coup. Mais les attaques ciblées, organisées dont ils font maintenant l'objet, orchestrées par des bandes de plus en plus sauvages, deshinibées et téméraires, ont fait sauter l'ultime verrou. Les cocktail molotov du 8 octobre à Viry Châtillon ont montré que des individus ont franchi le pas et n'hésitent même plus à vouloir tuer du policier pour faire la régner la loi du trafic. Un choc dans les consciences pour des gardiens de la paix devenus des cibles. Et toujours le sentiment d'impuissance, par manque de moyens financiers, humains ou même juridiques.
Ce sont désormais les policiers de terrain qui veulent être entendus. Quitte à dépasser leur hiérarchie et leurs propres porte-paroles syndicaux, en refusant la récupération politique. Des manifs, des grèves du zèle, partout, incessantes. En Aquitaine comme ailleurs, les "simples flics" demandent plus de protection juridique en cas d'usage de leurs armes, et la restauration des peines plancher. De quoi, pensent-ils, reprendre la main pour ne pas laisser la peur changer de camp.
Les actions vont continuer. Ce mercredi 26, le syndicat SGP - FO appelle à une marche de la colère policière et citoyenne à partir de 12h00, à Paris comme sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’Outre-Mer. Tout en invitant l’ensemble des organisations syndicales de la police nationale et municipale, des forces et des métiers de la sécurité, de l’éducation nationale ainsi que la population à descendre dans la rue, le syndicat indique ne pas vouloir de banderole, slogan ou étiquette syndicale. "Dépolitiser et désyndicaliser" permettra peut-être aux syndicats de reprendre la main, en rendant le mouvement plus légitime auprès de l'ensemble des forces de l'ordre et de la population le but de tous étant d'avoir "les moyens d’assurer la sécurité en toute sécurité".

Ce lundi après-midi, à la préfecture de Périgueux, une délégation sera reçue par la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc. Un entretien avec les syndicats de policier entamé dans les préfectures de France pour entendre les problématiques locales et tenter de renouer le dialogue. Un impératif pour ne pas enrayer la machine, au moment où le pays a plus que jamais besoin de ses policiers.




► Revoir l'interview de Philippe de Souza, délégué Alliance à Périgueux lors de la grève du zèle du 11/10/2016

©France 3 Périgords

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