Cinq ans après la tempête Xynthia des travaux sur le réchauffement climatique mettent en exergue le risque accru que court le littoral charentais face à une montée inexorable des eaux océaniques.
Dans cette zone environ 10% des résidences secondaires sont détenues par des propriétaires limousins.
Il y a 5 ans, la côte charentaise était durement touchée par la tempête Xynthia.
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, un vent violent, de fortes vagues et de grandes marées faisaient monter l'océan de plusieurs mètres par rapport à son niveau le plus bas. L'eau déferlait alors sur des terres, sur des maisons, sur des hommes qui se croyaient à l'abri.
Selon les scientifiques de tels événements se reproduiront. Et en France le littoral de Charente-Maritime, qui a depuis longtemps tissé des liens étroits avec les limousins, sera à l'avenir l'une des zones côtières les plus vulnérables aux risques de submersion.
En 2010, des propriétaires de résidence secondaire de notre région avaient subi les conséquences de Xynthia. Aujourd'hui certains d'entre eux sont concernés par des plans de prévention des risques qui envisagent des scénarios de submersion des terres par l'océan à une hauteur supérieure de 60 cm par rapport à Xynthia.
Le scénario le plus probable est celui de la conjonction d'une hausse régulière du niveau de l'océan et de la subvenue de tempêtes violentes.
Un phénomène qui pourrait se reproduire avec le réchauffement climatique.
Chaque année, la taille moyenne des vagues augmente d'1 cm. Et surtout, le niveau des océans pourrait monter d'un mètre d'ici la fin du siècle.
Mais le risque est aussi dû à la présence de plus en plus importante des hommes dans des zones côtières vulnérables où les anciens avaient eu la sagesse de ne pas s'installer pendant des siècles.
Pour les scientifiques, l'aléa est dû au climat, mais le risque est dû à l'urbanisation.
Ils nous rappellent aussi que 5 tempêtes aussi puissantes que Xynthia ont eu lieu entre 1924 et 2010. Des tempêtes oubliées par les hommes, notamment après la guerre.
Face au risque de submersion induit par les changements climatiques, les communes littorales tentent de s'organiser.
Sur la côte charentaise, 43 communes, 35 000 habitants et 22 000 emplois sont concernés par des plans de prévention d'inondation.
Pour s'y préparer il existe plusieurs options : lutter contre l'océan ou s'adapter.
Sur l'ile de Ré, d'énormes travaux de renforcement de la digue du Martray sont en cours, là où l'océan était passé pour envahir les terres il y a 5 ans. Pas sûr qu'ils seront suffisants pour l'arrêter dans 50 ans.
Si le réchauffement climatique continue de faire monter le niveau des eaux, les hommes devront peut-être avoir la sagesse de se retirer.
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