Dans plusieurs pays d'Europe, des mouvements "anti-touristes" se sont faits entendre ces derniers jours. Au Pays basque, des autocollants "Parisien, dégage" ont aussi été retrouvés. À Bordeaux, le directeur de l'Office de tourisme appelle quant à lui à la recherche de l'équilibre.
À Saint Sebastien au Pays basque espagnol, les appels à la manifestation apparaissent contre le tourisme de masse. En cause : le tourisme, considéré comme générateur de précarité et des conditions de vie estivale peu agréable pour les locaux. Alors qu'en 2016 la fréquentation d'été du Pays basque a augmenté de 6% et que le tourisme à Bordeaux se porte très bien, qu'en est-il du côté français?
À Biarritz, la population est multipliée par quatre en été, et récemment des autocollants "Parisien dégage, t'as Paris plage" sont apparus. Les politiques locales sont donc rentrées dans le débat du tourisme de masse.
Ceux qui le remettent en question sont principalement les élus locaux nationalistes, les abertzales. Pour eux, l'activité touristique doit être encadrée pour éviter par exemple de la spéculation foncière ou de la folklorisation. Pour Peio Etcheverry-Ainchart, conseiller municipal de Saint-Jean-de-Luz, il faut que le tourisme trouve sa place dans l'économie locale.
Les abertzales ne sont pas contre le tourisme, ils sont pour une économie où le tourisme a sa juste place. Il ne faut pas qu'il vampirise les autres domaines de la vie économique. Et il ne faut pas non plus qu'il crée trop de saisons, c'est-à-dire que le Pays Basque soit complètement plein l'été et vide l'hiver.
Mathieu Bergé, conseiller municipal de Bayonne et conseiller régional de la coopération transfrontalière, a réagi lui aussi sur franceinfo.
C'est aussi une question globale liée à l'uberisation des pratiques touristiques, car cela exerce une pression sur les logements dans les zones touristiques
De son côté, Bordeaux atteint les six millions de visiteurs sur l'année, mais ne rentre pas encore selon Nicolas Martin, le directeur de l'office du tourisme de Bordeaux Métropole, dans les situations de tourisme de masse auxquelles sont confrontés Barcelone ou Amsterdam. Face à ces polémiques, le directeur de l'office estime que la meilleure réponse reste encore la prévention et la coordination.
Nous sommes vigilants car on est conscient qu'à un moment il peut y avoir un trop-plein. Nous en sommes loin pour l'instant, mais nous avons une réflexion, nous menons des actions pour bien répartir les touristes à la fois dans le temps et dans l'espace.
Labellisée meilleure destination européenne, Bordeaux peut pour le moment profiter de son bilan touristique plus que favorable. En juin-juillet, les musées de la ville ont d'ailleurs enregistré une hausse de fréquentation de 10% par rapport à l'an dernier.
► Reportage à Saint Sebastian et Biarritz, réactions au tourisme de masse :
► Reportage à Bordeaux, réactions au tourisme de masse :