Loin des grandes métropoles et des manifestations monstres, les commerçants des villes plus modestes, comme Brive ou Guéret, ne souffrent pas trop pour l’instant du mouvement contre les retraites.
Mais la période reste cruciale pour eux.
Dans les rues de Brive, en dehors des températures qui battent des records de chaleur pour la saison, rien d’anormal.
En ce 17 décembre 2019, l’ambiance est, comme partout, aux fêtes de fin d’année avec les passants qui déambulent au milieu des sapins et des vitrines décorées.
Ici, pas de manifestation monstre contre la réforme des retraites. Les commerçants ne souffrent pas du mouvement social national :
Pour l’instant la grève ne m’a pas impactée, explique Christophe Gerbou, un brocanteur briviste. C’est plutôt les conditions climatiques qui sont embêtantes.
Reste que décembre est un mois crucial pour les commerçants.
Chez Eric Lamy, chocolatier, la période de Noël représente 30% du chiffre d’affaire annuel. Alors il s’inquiète tout de même des conséquences de la grève dans les transports :
Le rush est devant nous et le monde va arriver, explique le commerçant. Le problème c’est que si les Parisiens ne partent pas et ne descendent pas, il n’y aura pas de complément d’achat comme les autres années.
La foire de Guéret "normale"
A Guéret aussi, le commerce semble pour l’instant épargné par les grèves.Rien à voir avec l’an dernier et le mouvement des gilets jaunes où ça avait été la catastrophe avec le blogade des ronds points autour de la ville, déclare Eric Daubechies, le président de l’association des commerçants « Vingt Trois Mille ».
Mardi, la traditionnelle foire commerciale du 17 décembre s’est ainsi déroulée sans encombre :
Le 5 décembre dernier pourtant, les carrefours d’une zone commerciale située à l’est de Guéret avaient été bloqués.Il y a eu un peu moins de commerçants itinérants que les autres années, mais la foire s’est déroulée normalement dans le centre-ville. Les manifestants sympathiques ont parcouru les rues jusqu’à la gare, sans incident.
Limoges fait grise-mine
A Limoges, en revanche, le mouvement contre la réforme des retraites a une incidence sur l'activité des commerçants selon le vice-président de la nouvelle fédération du commerce de Limoges et de la Haute-Vienne.
Selon le commerçant, l’impact sur les transports en commun joue également :Cette semaine, les gens ont anticipé et on a eu un lundi fort, explique Laurent Communeau. Mais ça ne compense par mardi et les autres jours.
Dans les villes de province comme Limoges, les vacanciers de Paris ou d'ailleurs sont aussi importants. Avec la grève dans les transports, on ne sait pas si on doit recruter ou garder les gens qu’on a spécialement embauchés pour les fêtes.
Dans cette ambiance particulière, les commerçants limousins restent néanmoins optimistes et veulent encore croire à "l’esprit de Noël".