Depuis huit ans, Régis Ducoux se déplace avec son alambic d’octobre à avril et va de villages en villages, dans l'ensemble de la Haute-Vienne et de la Creuse, pour transformer les fruits macérés en un savoureux breuvage.
Les bouilleurs ambulants se font de plus en plus rares, et les clients de moins en moins nombreux. Mais cela ne décourage pas Régis Ducoux, qui depuis huit ans sillonne la Haute-Vienne et la Creuse avec son alambic vieux de 150 ans, pour distiller de l’eau-de-vie.Installé à Folles depuis trois mois, il se met à l’ouvrage en reproduisant des gestes transmis de génération en génération. D’abord choisir du bois de qualité pour faire chauffer l’alambic à la bonne température. Ensuite, rajouter les fruits fermentés, apportés par ses clients, dans sa machine en cuivre. Ce jour-là, ce sont 100 litres de pommes fermentées pendant deux ans qui vont se transformer lentement en eau-de-vie.
Régis Ducoux explique :
Le principe c’est de concentrer les alcools en faisant monter les arômes. L’éthanol s’évapore à 78 degrés et l’eau à 100 degrés. Donc il faut maintenir la chauffe entre 78 et 100 degrés.
Savoir-faire ancestral
Pour sa consommation, Charles Cheron ne jure que par ce savoir-faire traditionnel et ancestral.
Comme un chimiste, Régis calcule, veille, patiente des heures avant que le délicieux mélange coule enfin. A la fin, les 100 litres de pommes donneront 7 litres de gnole. Ce rendement est trop faible pour espérer vivre à plein temps de ce métier. Mais Régis est un passionné : il n’abandonnera pas de si tôt son alambic.J’ai toujours fait ça avec mon grand-père. En plus c’est produits locaux, sans traitement… C’est bien meilleur. Et puis au moins, c’est nous qui l’avons fait. Il faut que ça reste une culture.