Avec la loi Chassaigne, les retraités agricoles ayant eu une carrière complète de chef d'exploitation vont percevoir en moyenne 100€ de plus à la fin du mois, le minimum de la pension passant de 75 à 85% du smic. Un combat de longue haleine qui soulage certains, laisse d'autres totalement dépités
Depuis le 1er novembre dernier, le montant des retraites agricoles est passé de 75% à 85% du smic. Dès le mois de décembre, les agriculteurs retraités vont ainsi toucher environ 1000€ de retraite.
Jacques Guy est éleveur à le retraite. Son ancienne exploitation faisait 50ha. Il s'est installé quand il avait 20 ans. Il a cotisé jusqu'à la retraite pendant 52 ans, élevant des vaches pour leur viande et leur lait. Aujourd'hui, Jacques Guy ne touche que 830€ de retraite par mois, alors il a pris l'habitude de se serrer la ceinture.
En décembre, les retraites agricoles vont augmenter. Seuls les chefs d'exploitation qui ont cotisé tout au long de leur carrière bénéficieront de la revalorisation. Mais tous le reconnaissent, 1000€ par mois, ça part vite face au coût de la vie au quotidien.
"Quand vous regardez le prix des produits pétroliers, le carburant et à la campagne, c'est important, mais aussi du gaz, de l'électricité et j'en passe, ça va juste compenser l'augmentation du coût de la vie" confie Daniel Deschamp - Responsable de la section des anciens de la FDSEA
Pour le député de la Haute-Vienne, le système doit être totalement refondu car seuls les exploitants retraités qui vendent leurs terrain ou leur matériel arrivent à s'en sortir.
"Vous ne pouvez pas et réaliser votre capital c'est-à-dire vendre votre exploitation et assurer l'installation de votre fils ou de votre fille, le problème majeur il est là" soulève Pierre Venteau - Député de la Haute-Vienne
Les conjoints et aidants, grands oubliés de la loi Chassaigne
1000€ par moi environ... un montant indécent pour certains, d'autant que la loi a oublié les conjoints collaborateurs et les aidants familiaux, dont la retraite atteint à peine 600€ en moyenne. André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme qui a soutenu cette demande de révalorisation, est conscient des pas supplémentaires à faire. Il annonce qu'il défendra, en juin 2022, une proposition de loi en ce sens avec le groupe de la gauche démocrate et républicaine.