Ils ont été des milliers à s'unir ces dernières semaines. Aux péages, sur les ronds-points, partout en Aquitaine des gilets jaunes se sont mobilisés pour défendre leurs convictions. Immersion au coeur de cette vague jaune, entre les Landes et le Pays-Basque.
Certains ont rejoint le mouvement dès le début, comme Angeline et Thomas Guillot. Postés sur le péage du Biriatou dans le Pays Basque, cette fonctionnaire territoriale et ce routier en reconversion filtrent et lèvent les barrières pour exprimer le sentiment d'injustice qui les ronge :
Je le fais aussi pour mes enfants, pour qu'ils vivent dans un monde meilleur, et je me dis que ça passe par nous, les citoyens du monde. Si on se soulève tous ensemble, on peut changer les choses.
Dans les Landes aussi, le mouvement est suivi. Ils sont une cinquantaine à se relayer jour et nuit depuis un mois à Bénesse-Maremne. Alors il faut s'organiser : les gilets jaunes ont mis en place un système de roulement :
Il y en a qui arrivent après leur travail, qui bossent de nuit et qui viennent prendre le poste sur une heure ou deux. Y en a d'autres qui viennent avant d'aller au travail, par exemple de 4h du matin à 6 ou 7h.
Référendum d'initiative citoyenne
Partout, le même ras-le-bol, mais aussi la volonté de continuer le combat. Si au départ c'est l'augmentation du prix du carburant qui a allumé la mèche, aujourd'hui, beaucoup de manifestants demandent un nouveau système démocratique.
Le Référendum d'initiative citoyenne, ou RIC pour les intimes, pourrait être la solution d'après nombre d'entre eux, comme l'explique Line Lefranc :
Un outil imaginé l'économiste Mathieu Magnaudeix, qui inclurait plus les citoyens dans le processus d'élaboration des lois.Ca nous permet quand une loi ne nous plaît pas de la révoquer, ou quand un représentant du gouvernement ne fait pas ce qu'on lui demande de le destituer.
Idées complotistes
Mais d'après nos reporters sur place, de nombreuses théories complotistes circulent sur les péages et les ronds-points. En effet, après les attentats de Strasbourg, beaucoup de manifestants ont accusé le gouvernement d'avoir organisé cette fusillade afin d'éteindre la mobilisation."Comme par hasard", une expression très souvent entendue sur toute la durée de ce reportage. Mort de Coluche, de Balavoine, ou le suicide de Pierre Bérégovoy, tout est sujet à controverses.
Des idées qui se développent à cause de la perte de confiance des citoyens envers les politiques et les médias.
Regardez le reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine :