La sécheresse touche de plein fouet le Limousin. Dans les champs, l’herbe n’a pas repoussé en cet automne et a empêché les éleveurs de faire une deuxième coupe pour le fourrage destiné aux animaux. Alors que les prix grimpent, on tente de trouver des solutions en Corrèze.
Avec la sécheresse, le Limousin, si vert habituellement, est passé au jaune. Dans de nombreuses exploitations agricoles, en l'absence de repousse d'herbe, les vaches sont déjà nourries au foin. Cet éleveur d’Ussac en Corrèze peut en témoigner :
On a commencé à puiser dans les stocks d’hiver. Les cours de la viande et du lait ne décollent pas alors que le cours du fourrage fait l’inverse.
Après de faibles moissons, les pertes de stocks de foin vont de 10 à plus de 30% selon les secteurs. La paille destinée aux litières manque déjà. Si aujourd'hui la situation n'est pas encore critique, les éleveurs s'inquiètent pour l'avenir.
Face à cette situation exceptionnelle et une sécheresse automnale qui dure, la chambre d'agriculture tente d'apporter son aide. Pour limiter les dégâts, elle préconise les grands moyens comme l’explique Clément Galzin :
Il faut limiter le nombre d’animaux d’improductifs. Malheureusement, les éleveurs ne peuvent pas se permettre d’avoir trop de bouches à nourrir.
Ralentir la spéculation
Au nord de la Haute-Vienne, les commandes affluent chez un négociant en fourrage. Pour répondre à sa clientèle locale, il propose des substituts comme la paille de maïs mais il doit aussi s'approvisionner en Espagne :
Les prix ont grimpé de 60 à 100 euros la tonne.
Dans ce contexte, la FDSEA de Corrèze a lancé une « opération fourrage » : grâce à son réseau, elle a organisé une récolte de paille de maïs. Elle met également en relation les vendeurs et les acheteurs, pour ralentir la spéculation. Plus d'une cinquantaine d'agriculteurs corréziens sont déjà inscrits à cette opération fourrage. Le même dispositif a été lancé en Haute-Vienne et en Creuse.