La ministre de l'Écologie Ségolène Royal a assuré ce mercredi que le gouvernement envisageait "un rapprochement" entre les fiscalités de l'essence et du diesel.
Ce "rapprochement" passerait par "une baisse des taxes sur l'essence et une augmentation sur le diesel", afin de les "égaliser", les "neutraliser", a précisé Ségolène Royal dans la cour de l'Élysée, à la sortie du conseil des ministres.
Rappelant que le diesel "est reconnu comme une substance cancérigène", elle a expliqué qu'"au minimum, pour protéger les consommateurs, il faut que la fiscalité soit neutre".
"Aujourd'hui, il y a un avantage pour le diesel de 15 centimes, l'idée, c'est de neutraliser, c'est-à-dire de baisser les taxes sur l'essence et de neutraliser en faisant rejoindre les taxes sur le gazole et l'essence", a-t-elle précisé.
Cette modification, "elle est faite, on est en train de voir les scénarios", a-t-elle ajouté. Elle sera inscrite dans "la prochaine loi de finances", a-t-elle poursuivi, évoquant celle qui est actuellement étudiée à l'Assemblée nationale ou le collectif budgétaire de fin d'année, qui sera présenté mi-novembre.
Un bonus au véhicule propre
"L'idée est qu'avec une partie de cette taxe (...) il y ait un bonus beaucoup plus important pour l'achat d'un véhicule propre", a détaillé Mme Royal, pour qui "les gens qui utilisent des diesels polluants ne le font pas par gaieté de coeur" mais "parce qu'ils n'ont pas les moyens de changer de voiture". Elle a ainsi souhaité "un rapprochement, c'est-à-dire une baisse des taxes sur l'essence et une augmentation sur le diesel pour égaliser d'une part, et d'autre part qu'une partie du produit soit rendu aux automobilistes sous forme d'un bonus beaucoup plus élevé pour leur permettre justement de changer de véhicules".
Pas de précipitation pour le secrétaire d'Etat au budget
Le député socialiste Olivier Faure a d'ores et déjà déposé un amendement au projet de loi de finances visant à augmenter la fiscalité sur le diesel tout en baissant légèrement les taxes sur l'essence, mais le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a indiqué mercredi que le gouvernement était opposé à son adoption. "Il y a probablement des évolutions à envisager, étalées dans le temps", a-t-il souligné sur Europe 1.
"Mais à ce stade, au détour d'un amendement, fusse-t-il d'un député socialiste, le gouvernement n'a pas l'intention dans la précipitation de bouleverser les équilibres et les engagements qu'il a pris en matière de fiscalité", a-t-il assuré.
"Aujourd'hui une partie non négligeable de cette fiscalité (environnementale) est mise au service du développement des énergies renouvelables", a rappelé le secrétaire d'État au Budget.
"C'est dans ce cadre plus global que le gouvernement réfléchit à faire des propositions, peut-être à la fin de l'année dans le projet de loi de finances rectificative", a annoncé Christian Eckert.