Les noms des nouveaux sénateurs de la région Aquitaine sont connus. Et si la République en Marche n'a pas réussi à s'imposer, ni sur le plan national, ni en Aquitaine, le scénario de son échec était écrit à l'avance, assure le politologue Jean Petaux.
La droite l'emporte dans le Lot-et-Garonne, avec les élections de Jean-Pierre Moga (DVD) et Christine Bonfanti-Dossat. Dans les Landes, ce sont les socialistes qui s'imposent avec les élections de Monique Lubin et d'Eric Kerrouche.
Dans les Pyrénées-Atlantiques , le paysage est plus varié avec l'élection de Frédérique Espagnac (PS), Denise Saint-Pé (Modem) et Max Brisson (LR).
Les résultats des sénatoriales en images
La défaite annoncée de La République en marche
Aucun candidat de la république en Marche n'a réussi à s'imposer en Aquitaine. Ce lundi matin, c'est d'ailleurs la rengaine entendue sur de nombreux médias : sur le plan national la République en Marche a essuyé un revers lors de ces sénatoriales. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement a lui, parlé, d' "échec attendu".Mais pour Jean Petaux, politologue et enseignant à Sciences-Po Bordeaux, cet échec était annoncé, notamment à l'échelle de l'Aquitaine.
C'était écrit dans la composition des corps électoraux. … le seul corps qui s'est renouvelé avec l'apparition de LREM, ce sont les députés. Et les quelques députés LREM d'Aquitaine qui étaient appelés aux urnes* ne font pas le poids
(* Lionel Causse, Fabien Lainé, Modem mais suppléant de la secrétaire d'Etat aux armées Geneviève Darrieussecq, Michel Lauzzana, Alexandre Frechi, Olivier Damaisin)
D'autant que les récentes prises de position sur les contrats aidés ou les baisses de dotation aux collectivités locales ont pu conduire les autres composantes de ces corps électoraux : maires, conseillers municipaux et départementaux, à sanctionner les candidats LREM.
Les sénatoriales se conjuguent à l'imparfait
Après la vague LREM des législatives, retrouver des Landes à gauche et un Lot-et-Garonne à droite, rien de plus cohérent, selon Jean Petaux, pour qui "les sénatoriales se conjuguent à l'imparfait".
Même si des réalités peuvent influencer le scrutin, les sénatoriales reflètent une situation qui a cessé d'exister. Une réalité qui existait avant les scrutins de mai juin 2017.
Pour le politologue, le test, concernant l'ancrage de LREM, se fera dans cinq ans, lors des municipales, régionales et départementales de 2021.
Conséquence du non cumul des mandats
"Vont-elles confirmer la stabilité des clivages gauche droite ou confirmer l'émergence de LREM? Cela reste compliqué de faire des pronostics sur l'avenir", reconnaît-il avant de souligner les ressemblances entre le parti gouvernemental et les gaullistes de 1958 ou 1962.
Les grandes villes étaient nombreuses à montrer leur opposition au gaullisme. Ils ont eu un mal fou à s'imposer sur le plan local, ce qui est beaucoup plus difficile que sur le plan national.
Et ça l'est encore plus maintenant que le cumul des mandats n'est plus possible, et qu'on ne voit plus de député-maire ou sénateur maire.