Le premier tour de la primaire organisée par le PS s'est ouvert ce dimanche à 9 heures. Un scrutin à fort suspense à trois mois d'une présidentielle
qui s'annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu'il soit.
Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon semblent les mieux placés selon les derniers sondages, mais seuls deux finalistes seront en lice au deuxième tour dans une semaine, au terme d'une campagne éclair.
Les électeurs ont jusqu'à 19h00 pour se rendre dans les bureaux de vote, où ils peuvent voter moyennant une participation d'un euro.
Les premiers chiffres significatifs sont attendus à midi puis 17h00: ils porteront sur la participation.
Les organisateurs espèrent qu'une forte mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour déjouer les pronostics actuels et se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
Malgré une campagne chahutée, l'ex Premier ministre Manuel Valls espère que son expérience lui permettra de l'emporter face à deux anciens ministres frondeurs, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.
Ce dernier, dont le projet de revenu universel est jugé utopique par la plupart de ses adversaires, bénéficie d'une bonne dynamique dans les sondages.
Un quatrième ancien ministre socialiste, Vincent Peillon est distancé dans les intentions de vote. Il en va de même des écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, ainsi que de la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel.
En déplacement au Chili, François Hollande, qui avait surpris en décembre en renonçant à briguer un deuxième mandat, s'est gardé de tout commentaire. "Je m'intéresse à la vie politique française", s'est-il borné à déclarer, notant que "si c'était le contraire, on dirait qu'il y a un problème".
"A quoi bon un candidat socialiste?"
Alors que le PS suit avec angoisse l'engouement suscité par l'ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui bénéficie du soutien des communistes, ses responsables font valoir que le vote de millions d'électeurs apportera plus de légitimité que n'importe quelle salle de meeting bien remplie."J'ai la faiblesse de croire que celui qui va gagner, quel qu'il soit, pourra rassembler derrière, et c'est justement la force du scrutin et l'importance du suffrage qui peut justifier les alliances à venir", a déclaré dimanche Thomas Clay, président de la Haute autorité des primaires citoyennes interrogé sur Europe 1.
Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a estimé qu'un désistement in fine du candidat désigné lors de cette primaire "fait partie des probabilités", soit en sa faveur soit au bénéfice d'Emmanuel Macron.
"Ils sont en cinquième position derrière nous (dans les intentions de vote pour la présidentielle). Est-ce si malheureux que ça ? A quoi bon un candidat socialiste ? Pour quoi faire ?", s'est interrogé M. Mélenchon dans le Journal du Dimanche.
Le président du Comité national d'organisation de la primaire (CNOP), Christophe Borgel, table sur une participation "plancher" de 1,5 million d'électeurs, et espère dépasser nettement les deux millions.
Ce serait loin des 4,3 puis 4,4 millions d'électeurs des deux tours de la primaire de la droite en novembre.
Au total, 7.530 bureaux de vote, soit moins qu'en 2011 (9.425) et moins que lors de la primaire de la droite (10.228) sont ouverts.