Le report des Jeux Olympiques de Tokyo, initialement prévus cet été, en 2021 peut être une opportunité à saisir pour certains athlètes. Ce laps de temps supplémentaire leur permet de s’aguerrir en vue d’une qualification olympique.
Le report des Jeux Olympiques, justifié par la pandémie de coronavirus, est un crève-cœur pour les fans de sport. Pour les athlètes, cela leur a permis de voir plus clair dans une saison trouble. Si ceux qui étaient déjà qualifiés ont l’assurance d'être qualifiés pour la compétition de l’année prochaine, cela laisse un délai supplémentaire aux autres pour rêver des anneaux olympiques.
Un an de plus pour passer un palier
Ce report peut faire l’affaire des jeunes à grand potentiel. L’athlète bressuirais Hugo Hay, vice-champion d’Europe espoir sur 5.000 mètres en 2019, avait coché Tokyo 2020 dans sa liste d’objectifs de la saison. Mais si en 2020, l’athlète du SBAC aurait été un « peu juste", le report d’un an le satisfait.
Ça me laisse un an de plus pour progresser, pour m’entraîner dur et pour me rapprocher des minimas. Au total, ce sont plus de 5.000 kilomètres supplémentaires à mon entraînement et trois stages en altitude. Donc c'est parfait pour moi.
- Hugo Hay, vice-champion d’Europe espoir sur 5.000 mètres en 2019
C’est vrai que l’annulation joue plutôt en ma faveur. J’ai surtout pu compenser mon déficit en axant mon travail sur la musculation.
- Claire Bren, kayakiste de Vivonne, a changé de catégorie en 2018.
Après une saison 2017 auréolée des titres de championne de France, d’Europe et du monde de descente, elle a décidé de se lancer dans la course en ligne dans l’optique de disputer les Jeux Olympiques. Le confinement lui a aussi permis de s’entraîner différemment : "J’ai pu faire des choses que je ne faisais pas d’habitude comme le yoga, par exemple. Je sens que j’ai passé un petit cap et je vais continuer à progresser."
Quand les espoirs refont surface
Le report rabat aussi un peu les cartes. En canoé, après l’annulation des championnats d’Europe qui devait se tenir à Londres en juin, la Fédération française annonçait le 18 mars que Denis Gargaud, le champion olympique en titre, était sélectionné en C1 pour Tokyo. Une décision prise au détriment de Martin Thomas, le céiste jarnacais vice-champion d’Europe de slalom en 2019. Mais, en coulisses, la sentence était caduque. "Nous avons reçu un message de la DTN (Direction technique nationale) pour nous signifier qu’ils savaient que les JO allaient être reportés. Je n’ai jamais cru à cette sélection", assure Martin Thomas.
Finalement, la vraie sélection se jouera dans le bassin de Pau, théâtre des Championnats de France du 7 au 11 octobre prochain où le meilleur bateau sera qualifié. Des conditions qui conviennent à Martin Thomas.
Nous avons enfin un objectif clair. Nous avons quatre mois pour générer un pic de forme. Je suis assez serein. Je connais très bien le bassin puisque je m’y entraîne.
- Martin Thomas, vice-champion d’Europe de canoë de slalom en 2019
Que ce soit sur le tartan ou les bassins, ces athlètes picto-charentais vont devoir maintenant aller chercher leur qualification. "Même si nous avons un an supplémentaire, nous allons devoir sortir la grosse performance le jour J", confirme Hugo Hay. Pour lui comme pour les autres, participer au rêve olympique serait une première.